Sharing is Caring #39
4 years ago
General
Bonjour tout le monde !
Et voilà.La saison du porno sur Krampus et les rennes est terminée. Le temps, comme à sa vieille habitude, a passé, et 2021 a finalement tiré sa révérence. Faites péter les feux d'artifice et les bonnes résolutions ! Ah çà, on peut dire que ça aura été une année mouvementée. Mais l’heure est maintenant venue de tourner la page et de passer à l’étape suivante. Toutefois, la question se pose : que retiendrons-nous de cette année qui s’achève ? Que ce soit les bons moments, qui nous ont fait sourire, ou les mauvais, qui nous ont fait grandir, faisons le tri et ne gardons que le meilleur, sans pour autant oublier qui nous sommes et d’où nous venons. Il n’y a qu’ainsi que l’on peut espérer tirer les leçons du passé et éviter de perpétuer nos erreurs... En tout cas, j’espère que votre réveillon de la Saint-Sylvestre s’est bien passé, et que les premières semaines de 2022 vous auront donné bon espoir pour la suite. Contrairement à l’oncle Bruno*, je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait, mais ce dont je suis sûr, c’est que c’est à nous qu’il appartient de façonner le futur. Alors une fois encore, faisons de notre mieux et ne ménageons pas nos efforts, de sorte que, lorsque viendra le temps pour 2022 de laisser sa place à son tour, nous n’ayons aucun regret... Mais j’imagine que vous n’êtes pas là pour m’écouter parler comme une carte de voeux. XD Sans plus de tergiversations philosophiques, voici donc le premier numéro de ce nouveau millésime. Une petite édition tranquille pour commencer l’année en douceur. J’espère que les agapes de la saison des fêtes vous auront laissé un peu de place. :p
* Eh oui, j’ai inauguré l’année en allant voir Encanto au cinéma, et comme beaucoup d’autres avant moi, je suis irrémédiablement tombé sous le charme de l’homme aux rats et de son adorable maladresse. Ce gars est tout simplement irrésistible. Et puisque l’on parle de cinéma, je vous recommande vivement d’aller voir le dernier film de Mamoru Hosoda, Belle, tant qu’il est encore en salles. Pour ceux qui ne reconnaîtraient pas son nom, Hosoda est notamment le cinéaste auquel on doit Les Enfants loups, Ame et Yuki et Le Garçon et la Bête, deux films qui n’ont évidemment pas manqué de taper dans l’oeil de la communauté furry. C’est un réalisateur pour lequel j’ai beaucoup d’affection - c’est même sur lui que j’ai fait mon mémoire de fin d’études -, alors mon avis n’est peut-être pas le plus objectif qui soit, mais pour le coup, il est véritablement en grande forme. Le film est absolument magnifique, que ce soit sur le plan visuel ou en termes d’écriture. Même la version française m’a agréablement surpris. J’étais un peu dubitatif quand j’ai vu que c’était Louane qui allait doubler le personnage principal - non pas que j’aie quoi que ce soit contre elle, bien au contraire, mais ce n’est jamais très rassurant quand le marketing semble surtout intéressé par la perspective d’avoir un grand nom sur l’affiche... -, mais force est de constater qu’elle a vraiment fait un travail formidable. Vraiment, je ne peux que vous conseiller d’aller vite voir le film. ^_^
- Aspire : Ina's Tale (Wondernaut Studio)
https://www.youtube.com/watch?v=NIXIBHDfF0E
Et pour commencer, voilà un petit jeu qui sent bon les temps qui changent et les nouveaux départs. Autrement dit, un jeu parfait pour accueillir la nouvelle année. Comme l’indique son sous-titre, Aspire, c’est avant tout l’histoire d’Ina, une jeune fille altruiste et intrépide. Mais avant qu’il y ait Ina, il y a la Tour, un édifice mystérieux se dressant dans toute son implacable et terrifiante splendeur par-delà un désert de ruines et d’acier. C’est dans les entrailles de ce monstrueux labyrinthe que dort Ina, attendant la délivrance au creux d’un sommeil sans fin. Apprentie prêtresse, la jeune fille a en effet été arrachée de force à son village natal pour servir de coeur à la Tour, quoi que cela puisse impliquer... Libérée de son rêve - et de sa cellule, par la même occasion - par un assaut armé ayant laissé la Tour en piteux état, la brave petite demoiselle va maintenant devoir trouver un moyen pour s’extirper de ce méandre de fer et de cristal et rejoindre le monde extérieur. Mais aucune créature ne peut survivre à son coeur, et la Tour n’a évidemment pas l’intention de laisser le sien s’en aller sans rien faire. Heureusement, Ina pourra compter sur le soutien des autres prisonniers de la Tour. Le Clown, le Voleur, l’Architecte... Que leur prison soit un cachot humide ou une tour d’ivoire, la courageuse adolescente n’est pas la seule dont les doutes et la douleur hantent les couloirs du sinistre édifice. Grâce aux conseils des âmes égarées qui peuplent les différents étages de la Tour, Ina parviendra peut-être à franchir tous les obstacles qui la séparent encore de la sortie. Et qui sait, peut-être réussira-t-elle aussi à rendre à ses compagnons d’infortune cette partie d’eux-mêmes, cet ineffable feu intérieur, dont la Tour et le temps les ont dépossédés... De par sa formation de prêtresse, la jeune fille possède également le pouvoir de communier avec les esprits dont l’essence est utilisée pour faire fonctionner le bâtiment et ses machines, un talent qu’elle devra mettre à profit si elle espère pouvoir s’enfuir de ce dédale infernal. Énergie, mouvement, magnitude... Si elle veut atteindre la sortie, il lui faudra apprendre à reconnaître et à maîtriser la façon dont ces différents types d’esprits interagissent avec les divers mécanismes de la Tour. Pour le reste, je dirais qu’Aspire fait partie de ces jeux qui privilégient la substance au gameplay. L’aventure est plutôt courte, et les puzzles en eux-mêmes ne sont pas particulièrement innovants (même s’ils ne manqueront pas de mettre votre ingéniosité à l’épreuve*). Pousser des caisses, activer des interrupteurs et des leviers, jongler entre différents pouvoirs, vous connaissez la chanson. Mais ce qui est certain, c’est que le jeu est de toute beauté. Porté par un style que je serais tenté de qualifier de géométrico-poétique, tant il insiste sur l’élégance des lignes et des formes, le voyage d’Ina est un vrai ravissement visuel. Même les passages se déroulant dans les zones les plus austères, les moins féeriques de la Tour, telles que le Donjon ou l’Usine, semblent imprégnés d’une sorte de grâce existentielle qui leur confère une certaine poésie. Le Donjon enseigne le coût de la liberté et nous interroge sur sa véritable nature. L’Usine n’est pas qu’un simple dédale de machines, c’est le lieu où "la vie vient mourir"... Et si les décors sont somptueux, le character design et la finesse de l’écriture ne sont pas en reste. Entre son adorable héroïne - dont le grand cœur et la flamboyante chevelure ne manqueraient pas de rendre Raiponce et Mérida fières - et sa galerie de personnages secondaires tous plus extravagants et attachants les uns que les autres, Aspire signe un fascinant récit sur l’émancipation et l’identité. Un vrai petit bijou. Alors si ce n’est pas déjà fait, n’attendez plus : glissez-vous dans la peau d’Ina et partez à la découverte de cet univers aussi beau que menaçant. La rêveuse est bel et bien réveillée, et il ne tient qu’à vous de l’accompagner jusqu’au vaste monde qui l’attend derrière les portes de la Tour...
* Maintenant que j’y pense, ce n’était pas très malin de ma part de vous donner le lien d’un let’s play complet du jeu. Comme il est plutôt court, je voulais que vous puissiez directement vous plonger dans son univers, mais il va sans dire que si vous préférez vivre l’aventure par vous-mêmes, il vaut mieux éviter de se spoiler la solution des énigmes. XD
- Chicory : A Colorful Tale
https://www.youtube.com/watch?v=XisVOrFQH7M
On continue dans la lignée des jeux qui fleurent bon le renouveau avec Chicory, une aventure tout bonnement adorable dont la douceur ne devrait pas manquer de vous mettre le sourire aux lèvres. Pour être tout à fait honnête avec vous, je n’ai pas encore vraiment commencé à explorer l’univers du jeu - j’attends de savoir s’il aura droit à une version matérielle ou s’il restera uniquement disponible en version téléchargeable... -, mais étant complètement tombé sous le charme du peu que j’en ai vu, je ne pouvais évidemment pas laisser passer l’occasion de partager avec vous mon nouveau coup de cœur (et de contribuer, même si c’est bien modestement, à lui faire un peu de pub :3 ). De toute façon, je ne devrais pas avoir besoin de m’étendre beaucoup pour vous convaincre, vous-aussi, de donner sa chance au jeu : un simple coup d'oeil aux illustrations officielles devrait suffire pour ça. Et si ce n’est pas le cas... qu’est-ce qui ne va pas chez vous ?! :p Je plaisante, bien sûr, mais vraiment : quand je dis que le jeu est adorable, je suis encore bien en-dessous de la vérité. Mais du coup, qu’est-ce que Chicory ? Tout d’abord, non, ce n’est pas le nom du personnage principal. Notre héros se nomme Pizza*, un petit chien plein de bonne volonté mais manquant cruellement de confiance en lui. Chicory, c’est le nom de la lapine pour laquelle il travaille, une jeune artiste talentueuse qui a récemment été choisie pour être la nouvelle porteuse du pinceau magique qui donne ses couleurs au monde. En effet, dans leur univers en noir et blanc, c’est au pinceau et à son porteur que revient la mission sacrée de peindre le paysage et d’apporter à ses habitants toutes les merveilleuses nuances de l’arc-en-ciel (et peut-être aussi un peu de magenta, tant qu’à faire). Mais quand Chicory disparaît de la circulation, ne laissant que le pinceau derrière elle, et que les couleurs commencent à s’estomper, il va bien falloir que quelqu’un se retrousse les manches. Et comme vous pouvez vous en douter, c’est bien évidemment notre brave Pizza qui, par la force des choses, va devoir reprendre le flambeau et endosser la responsabilité de manier le pinceau magique. Bien sûr, ce n’est pas parce qu’on a l’outil de l’artiste que l’on en a aussi le talent. Et notre petit bonhomme va vite s’apercevoir que le poids du pinceau est bien plus lourd à porter qu’il ne l’imaginait. Car fragile est le cœur qui par son art s’offre à la face du monde. Mais qu’à cela ne tienne, Pizza a bien l’intention de faire de son mieux pour rendre ses couleurs au monde et la joie de vivre à ses habitants. Après tout, comme le dit le proverbe, à coeur vaillant rien d’impossible. Et s’il y a bien une chose que notre ami sait faire, c’est de son mieux. Mais alors que le valeureux petit chien part à la découverte du pays de Pique-nique et de ses paysages bucoliques, se pourrait-il qu’il y ait un lien entre la talentueuse Chicory et la corruption qui s’empare petit à petit de leur monde ? Heureusement, le joueur est là pour aider Pizza à accomplir sa mission et à élucider ce mystère. Dans un univers pensé comme un cahier de coloriage, A Colorful Tale livre ainsi un récit d’une sensibilité rare. Mais si le jeu est avant tout une réflexion sur la nature de l’art, dans ce qu’il a à la fois de libérateur et de destructeur, et sur ce que cela implique d’être artiste, pas besoin d’avoir la fibre particulièrement artistique pour être touché par cette fable pleine de couleur(s) et d’émotion. Pour peu que vous soyez, comme Pizza et beaucoup d’autres - moi le premier -, du genre à sans cesse douter de votre propre mérite et de la valeur de ce que vous pouvez apporter au monde, cette histoire ne devrait avoir aucun mal à résonner avec vous (et même si ce n’est pas le cas, le jeu a de toute façon bien plus à offrir qu’une belle intrigue). Pour le reste, je vous avouerai que je ne me suis pour l’instant pas encore réellement penché sur la question du gameplay. Je sais juste que le joueur doit recolorier le monde et utiliser la peinture du pinceau magique pour interagir avec l’environnement et résoudre des énigmes. Vous me direz, présenté comme ça, rien de bien folichon. Mais je ne vous apprendrai rien en vous disant que c’est avant tout l’exécution qui fait le succès du concept. Et de ce côté-là, le jeu ne semble pas manquer d’ambition. À mi-chemin entre The Legend of Zelda et Animal Crossing, j’oserais dire que l’univers de Chicory vous en fera voir... de toutes les couleurs. :3 Non mais blague à part, ne boudez pas votre plaisir : ce jeu est tout simplement… à croquer. (Haha, vous avez compris ? "À croquer", comme pour dire que quelque chose est super mignon, mais aussi "croquer", comme dans "faire une esquisse". Voilà, je trouvais ça plutôt astucieux... Oui, bon, je ferais sans doute mieux de me taire maintenant, avant de vous sortir un autre jeu de mots vaseux. XD )
* C’est du moins le nom de base. Le jeu offre en effet plusieurs alternatives au joueur (petit indice : ce ne sont que des noms de trucs à manger). Pour info, le sexe du personnage est lui aussi laissé à l’interprétation du joueur. Personnellement, j’ai plutôt tendance à imaginer que c’est un garçon - ne soyez donc pas étonnés si je parle du personnage en termes masculins -, mais évidemment, rien ne vous empêche de le voir comme une fille ou comme n’importe quelle autre identité se trouvant entre les deux. Ou carrément en dehors du spectre.
- Ye Old Monkey Rap (Jeffrey Montague)
https://www.youtube.com/watch?v=9FoTgirSjkc
N’y allons pas par quatre chemins : Ye Old Monkey Rap est tout simplement une parodie du célèbre Rap de Donkey Kong, l’iconique numéro musical qui accueillait le joueur au début de Donkey Kong 64, réorchestré pour ressembler à une ballade du Moyen Âge. J’ai cru comprendre que ce genre de remix médiéval s’appelait du "bardcore". Mais s’il en existe évidemment pour tout un tas de chansons différentes, le principe devient autrement plus amusant lorsqu’il est appliqué à un morceau aussi kitsch et décalé que le Rap du singe. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’auteur de ce remix-ci a vraiment fait un travail époustouflant. Pour paraphraser ce que beaucoup ont fait remarquer dans les commentaires, si l’original fait partie de ces œuvres tellement maladroites - pour ne pas dire mauvaises - qu’elles en deviennent paradoxalement jubilatoires, cette improbable version est quant à elle tout simplement excellente. Que ce soit l’adaptation des paroles et de la mélodie, ou la diction faussement élisabéthaine du chanteur, pleine d’emphase et de préciosité, chaque aspect de ce remix est un pur régal. Non pas qu’il se prenne particulièrement plus au sérieux que la version de base ; comme je vous le disais, la saugrenuité du concept est à elle seule bien trop cocasse* pour que l’ensemble puisse s’apprécier sans une légère pointe d’ironie. Cependant, je serais tenté de dire que ce remix est peut-être un peu plus nuancé que l’original. Je ne sais pas, c’est difficile à expliquer. Si je devais m’exprimer en termes hugoliens, je dirais que cette parodie moyenâgeuse parvient à trouver un meilleur équilibre entre le sublime et le grotesque, troquant le côté grand-guignolesque de l’original pour une théâtralité plus lisse, plus harmonieuse... Houlà, je suis peut-être parti un peu loin, non ? Bref, tout ça pour dire que si cette parodie médiévale est tout aussi désopilante que le rap originel, elle n’en est pas moins exquise sur le plan musical. Enfin bon, j’imagine que vous aurez plus vite fait d’y jeter un coup d’oeil - encore faudrait-il plutôt parler dans le cas présent de coup d’oreille, je suppose :p - par vous-mêmes pour vous faire votre propre opinion que de m’écouter essayer tant bien que mal de vous en vanter les mérites. La noix de coco est dans votre camp ; à vous de voir ce que vous voulez en faire...
* Un mot qui devient autrement plussexy intéressant s’il est prononcé avec un léger accent anglais. Je vous laisse méditer là-dessus... :3
Voili-voilà. Tout comme 2021, cette trente-neuvième édition est ainsi arrivée à son terme. Mais si l’année écoulée ne reviendra jamais, pensez bien que j’ai pleinement l’intention de vous retrouver le mois prochain, bon pied bon oeil, pour un nouveau numéro. :p Comme c’est maintenant devenu la tradition avec cette newsletter, le bulletin de février sera consacré au Nouvel An chinois. Je sais, je sais, si je voulais être politiquement correct, je devrais plutôt parler de "nouvelle année lunaire". Mais d’un autre côté, je n’ai pas non plus envie d’essayer de prétendre que cette célébration, telle que je la fête, moi petit occidental, est autre chose qu’un amalgame commercial de coutumes et de clichés (j’aurais bien dit une caricature, histoire de compléter mon allitération, mais cela sous-entendrait une volonté de se moquer - affectueusement ou non - qui ne correspond pas du tout à mon état d’esprit et à la façon dont je conçois ces festivités). Au moins, avec "Nouvel An chinois", on sait tout de suite que c’est avant tout à la version maladroitement mondialisée que l’on a affaire... Enfin bref, tout ça pour dire, sortez les chips à la crevette et les plateaux de sushis ! Cette année sera celle du Tigre, un animal sensiblement plus populaire que le Buffle dans l’imaginaire collectif. Rendons toutefois à César ce qui appartient à César : compte tenu de la situation à laquelle il a dû faire face, notre robuste ruminant s’en sort avec les honneurs. Ah çà, on peut dire qu’il aura eu les épaules solides. Mais même avec une carrure comme la sienne, il faut bien reconnaître qu’artistiquement et symboliquement parlant, le bovidé fait un peu pâle figure à côté du matou à rayures. Après tout, le Tigre n’est-il pas considéré comme le rival du Dragon ? Et que dire de son pelage chatoyant, de sa sensualité féline, de sa fougue, sauvage et majestueuse... Voilà assurément un signe qui ne manque pas de puissance évocatrice (pour info, mon signe à moi est le Chien, alors n’allez pas m’accuser de me faire mousser :p ). En tout cas, je ne devrais pas avoir beaucoup de mal à trouver de quoi remplir le prochain numéro. XD Mais voilà que je recommence à vous tenir la jambe. Haha, désolé pour ce petit monologue. J’espère en tout cas que ce premier numéro de l’année vous aura plus. Une fois encore, je vous adresse tous mes voeux de bonheur pour les mois à venir. Que cet an nouveau vous apporte joie et prospérité, amour et amitié, et bien sûr, ce qui est particulièrement important en cette période troublée, santé et énergie. Prenez soin de vous - quitte à paraître un peu égoïste de temps en temps ;3 -, et à la prochaine. Bye-bye. ^_^
Et voilà.
* Eh oui, j’ai inauguré l’année en allant voir Encanto au cinéma, et comme beaucoup d’autres avant moi, je suis irrémédiablement tombé sous le charme de l’homme aux rats et de son adorable maladresse. Ce gars est tout simplement irrésistible. Et puisque l’on parle de cinéma, je vous recommande vivement d’aller voir le dernier film de Mamoru Hosoda, Belle, tant qu’il est encore en salles. Pour ceux qui ne reconnaîtraient pas son nom, Hosoda est notamment le cinéaste auquel on doit Les Enfants loups, Ame et Yuki et Le Garçon et la Bête, deux films qui n’ont évidemment pas manqué de taper dans l’oeil de la communauté furry. C’est un réalisateur pour lequel j’ai beaucoup d’affection - c’est même sur lui que j’ai fait mon mémoire de fin d’études -, alors mon avis n’est peut-être pas le plus objectif qui soit, mais pour le coup, il est véritablement en grande forme. Le film est absolument magnifique, que ce soit sur le plan visuel ou en termes d’écriture. Même la version française m’a agréablement surpris. J’étais un peu dubitatif quand j’ai vu que c’était Louane qui allait doubler le personnage principal - non pas que j’aie quoi que ce soit contre elle, bien au contraire, mais ce n’est jamais très rassurant quand le marketing semble surtout intéressé par la perspective d’avoir un grand nom sur l’affiche... -, mais force est de constater qu’elle a vraiment fait un travail formidable. Vraiment, je ne peux que vous conseiller d’aller vite voir le film. ^_^
- Aspire : Ina's Tale (Wondernaut Studio)
https://www.youtube.com/watch?v=NIXIBHDfF0E
Et pour commencer, voilà un petit jeu qui sent bon les temps qui changent et les nouveaux départs. Autrement dit, un jeu parfait pour accueillir la nouvelle année. Comme l’indique son sous-titre, Aspire, c’est avant tout l’histoire d’Ina, une jeune fille altruiste et intrépide. Mais avant qu’il y ait Ina, il y a la Tour, un édifice mystérieux se dressant dans toute son implacable et terrifiante splendeur par-delà un désert de ruines et d’acier. C’est dans les entrailles de ce monstrueux labyrinthe que dort Ina, attendant la délivrance au creux d’un sommeil sans fin. Apprentie prêtresse, la jeune fille a en effet été arrachée de force à son village natal pour servir de coeur à la Tour, quoi que cela puisse impliquer... Libérée de son rêve - et de sa cellule, par la même occasion - par un assaut armé ayant laissé la Tour en piteux état, la brave petite demoiselle va maintenant devoir trouver un moyen pour s’extirper de ce méandre de fer et de cristal et rejoindre le monde extérieur. Mais aucune créature ne peut survivre à son coeur, et la Tour n’a évidemment pas l’intention de laisser le sien s’en aller sans rien faire. Heureusement, Ina pourra compter sur le soutien des autres prisonniers de la Tour. Le Clown, le Voleur, l’Architecte... Que leur prison soit un cachot humide ou une tour d’ivoire, la courageuse adolescente n’est pas la seule dont les doutes et la douleur hantent les couloirs du sinistre édifice. Grâce aux conseils des âmes égarées qui peuplent les différents étages de la Tour, Ina parviendra peut-être à franchir tous les obstacles qui la séparent encore de la sortie. Et qui sait, peut-être réussira-t-elle aussi à rendre à ses compagnons d’infortune cette partie d’eux-mêmes, cet ineffable feu intérieur, dont la Tour et le temps les ont dépossédés... De par sa formation de prêtresse, la jeune fille possède également le pouvoir de communier avec les esprits dont l’essence est utilisée pour faire fonctionner le bâtiment et ses machines, un talent qu’elle devra mettre à profit si elle espère pouvoir s’enfuir de ce dédale infernal. Énergie, mouvement, magnitude... Si elle veut atteindre la sortie, il lui faudra apprendre à reconnaître et à maîtriser la façon dont ces différents types d’esprits interagissent avec les divers mécanismes de la Tour. Pour le reste, je dirais qu’Aspire fait partie de ces jeux qui privilégient la substance au gameplay. L’aventure est plutôt courte, et les puzzles en eux-mêmes ne sont pas particulièrement innovants (même s’ils ne manqueront pas de mettre votre ingéniosité à l’épreuve*). Pousser des caisses, activer des interrupteurs et des leviers, jongler entre différents pouvoirs, vous connaissez la chanson. Mais ce qui est certain, c’est que le jeu est de toute beauté. Porté par un style que je serais tenté de qualifier de géométrico-poétique, tant il insiste sur l’élégance des lignes et des formes, le voyage d’Ina est un vrai ravissement visuel. Même les passages se déroulant dans les zones les plus austères, les moins féeriques de la Tour, telles que le Donjon ou l’Usine, semblent imprégnés d’une sorte de grâce existentielle qui leur confère une certaine poésie. Le Donjon enseigne le coût de la liberté et nous interroge sur sa véritable nature. L’Usine n’est pas qu’un simple dédale de machines, c’est le lieu où "la vie vient mourir"... Et si les décors sont somptueux, le character design et la finesse de l’écriture ne sont pas en reste. Entre son adorable héroïne - dont le grand cœur et la flamboyante chevelure ne manqueraient pas de rendre Raiponce et Mérida fières - et sa galerie de personnages secondaires tous plus extravagants et attachants les uns que les autres, Aspire signe un fascinant récit sur l’émancipation et l’identité. Un vrai petit bijou. Alors si ce n’est pas déjà fait, n’attendez plus : glissez-vous dans la peau d’Ina et partez à la découverte de cet univers aussi beau que menaçant. La rêveuse est bel et bien réveillée, et il ne tient qu’à vous de l’accompagner jusqu’au vaste monde qui l’attend derrière les portes de la Tour...
* Maintenant que j’y pense, ce n’était pas très malin de ma part de vous donner le lien d’un let’s play complet du jeu. Comme il est plutôt court, je voulais que vous puissiez directement vous plonger dans son univers, mais il va sans dire que si vous préférez vivre l’aventure par vous-mêmes, il vaut mieux éviter de se spoiler la solution des énigmes. XD
- Chicory : A Colorful Tale
https://www.youtube.com/watch?v=XisVOrFQH7M
On continue dans la lignée des jeux qui fleurent bon le renouveau avec Chicory, une aventure tout bonnement adorable dont la douceur ne devrait pas manquer de vous mettre le sourire aux lèvres. Pour être tout à fait honnête avec vous, je n’ai pas encore vraiment commencé à explorer l’univers du jeu - j’attends de savoir s’il aura droit à une version matérielle ou s’il restera uniquement disponible en version téléchargeable... -, mais étant complètement tombé sous le charme du peu que j’en ai vu, je ne pouvais évidemment pas laisser passer l’occasion de partager avec vous mon nouveau coup de cœur (et de contribuer, même si c’est bien modestement, à lui faire un peu de pub :3 ). De toute façon, je ne devrais pas avoir besoin de m’étendre beaucoup pour vous convaincre, vous-aussi, de donner sa chance au jeu : un simple coup d'oeil aux illustrations officielles devrait suffire pour ça. Et si ce n’est pas le cas... qu’est-ce qui ne va pas chez vous ?! :p Je plaisante, bien sûr, mais vraiment : quand je dis que le jeu est adorable, je suis encore bien en-dessous de la vérité. Mais du coup, qu’est-ce que Chicory ? Tout d’abord, non, ce n’est pas le nom du personnage principal. Notre héros se nomme Pizza*, un petit chien plein de bonne volonté mais manquant cruellement de confiance en lui. Chicory, c’est le nom de la lapine pour laquelle il travaille, une jeune artiste talentueuse qui a récemment été choisie pour être la nouvelle porteuse du pinceau magique qui donne ses couleurs au monde. En effet, dans leur univers en noir et blanc, c’est au pinceau et à son porteur que revient la mission sacrée de peindre le paysage et d’apporter à ses habitants toutes les merveilleuses nuances de l’arc-en-ciel (et peut-être aussi un peu de magenta, tant qu’à faire). Mais quand Chicory disparaît de la circulation, ne laissant que le pinceau derrière elle, et que les couleurs commencent à s’estomper, il va bien falloir que quelqu’un se retrousse les manches. Et comme vous pouvez vous en douter, c’est bien évidemment notre brave Pizza qui, par la force des choses, va devoir reprendre le flambeau et endosser la responsabilité de manier le pinceau magique. Bien sûr, ce n’est pas parce qu’on a l’outil de l’artiste que l’on en a aussi le talent. Et notre petit bonhomme va vite s’apercevoir que le poids du pinceau est bien plus lourd à porter qu’il ne l’imaginait. Car fragile est le cœur qui par son art s’offre à la face du monde. Mais qu’à cela ne tienne, Pizza a bien l’intention de faire de son mieux pour rendre ses couleurs au monde et la joie de vivre à ses habitants. Après tout, comme le dit le proverbe, à coeur vaillant rien d’impossible. Et s’il y a bien une chose que notre ami sait faire, c’est de son mieux. Mais alors que le valeureux petit chien part à la découverte du pays de Pique-nique et de ses paysages bucoliques, se pourrait-il qu’il y ait un lien entre la talentueuse Chicory et la corruption qui s’empare petit à petit de leur monde ? Heureusement, le joueur est là pour aider Pizza à accomplir sa mission et à élucider ce mystère. Dans un univers pensé comme un cahier de coloriage, A Colorful Tale livre ainsi un récit d’une sensibilité rare. Mais si le jeu est avant tout une réflexion sur la nature de l’art, dans ce qu’il a à la fois de libérateur et de destructeur, et sur ce que cela implique d’être artiste, pas besoin d’avoir la fibre particulièrement artistique pour être touché par cette fable pleine de couleur(s) et d’émotion. Pour peu que vous soyez, comme Pizza et beaucoup d’autres - moi le premier -, du genre à sans cesse douter de votre propre mérite et de la valeur de ce que vous pouvez apporter au monde, cette histoire ne devrait avoir aucun mal à résonner avec vous (et même si ce n’est pas le cas, le jeu a de toute façon bien plus à offrir qu’une belle intrigue). Pour le reste, je vous avouerai que je ne me suis pour l’instant pas encore réellement penché sur la question du gameplay. Je sais juste que le joueur doit recolorier le monde et utiliser la peinture du pinceau magique pour interagir avec l’environnement et résoudre des énigmes. Vous me direz, présenté comme ça, rien de bien folichon. Mais je ne vous apprendrai rien en vous disant que c’est avant tout l’exécution qui fait le succès du concept. Et de ce côté-là, le jeu ne semble pas manquer d’ambition. À mi-chemin entre The Legend of Zelda et Animal Crossing, j’oserais dire que l’univers de Chicory vous en fera voir... de toutes les couleurs. :3 Non mais blague à part, ne boudez pas votre plaisir : ce jeu est tout simplement… à croquer. (Haha, vous avez compris ? "À croquer", comme pour dire que quelque chose est super mignon, mais aussi "croquer", comme dans "faire une esquisse". Voilà, je trouvais ça plutôt astucieux... Oui, bon, je ferais sans doute mieux de me taire maintenant, avant de vous sortir un autre jeu de mots vaseux. XD )
* C’est du moins le nom de base. Le jeu offre en effet plusieurs alternatives au joueur (petit indice : ce ne sont que des noms de trucs à manger). Pour info, le sexe du personnage est lui aussi laissé à l’interprétation du joueur. Personnellement, j’ai plutôt tendance à imaginer que c’est un garçon - ne soyez donc pas étonnés si je parle du personnage en termes masculins -, mais évidemment, rien ne vous empêche de le voir comme une fille ou comme n’importe quelle autre identité se trouvant entre les deux. Ou carrément en dehors du spectre.
- Ye Old Monkey Rap (Jeffrey Montague)
https://www.youtube.com/watch?v=9FoTgirSjkc
N’y allons pas par quatre chemins : Ye Old Monkey Rap est tout simplement une parodie du célèbre Rap de Donkey Kong, l’iconique numéro musical qui accueillait le joueur au début de Donkey Kong 64, réorchestré pour ressembler à une ballade du Moyen Âge. J’ai cru comprendre que ce genre de remix médiéval s’appelait du "bardcore". Mais s’il en existe évidemment pour tout un tas de chansons différentes, le principe devient autrement plus amusant lorsqu’il est appliqué à un morceau aussi kitsch et décalé que le Rap du singe. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’auteur de ce remix-ci a vraiment fait un travail époustouflant. Pour paraphraser ce que beaucoup ont fait remarquer dans les commentaires, si l’original fait partie de ces œuvres tellement maladroites - pour ne pas dire mauvaises - qu’elles en deviennent paradoxalement jubilatoires, cette improbable version est quant à elle tout simplement excellente. Que ce soit l’adaptation des paroles et de la mélodie, ou la diction faussement élisabéthaine du chanteur, pleine d’emphase et de préciosité, chaque aspect de ce remix est un pur régal. Non pas qu’il se prenne particulièrement plus au sérieux que la version de base ; comme je vous le disais, la saugrenuité du concept est à elle seule bien trop cocasse* pour que l’ensemble puisse s’apprécier sans une légère pointe d’ironie. Cependant, je serais tenté de dire que ce remix est peut-être un peu plus nuancé que l’original. Je ne sais pas, c’est difficile à expliquer. Si je devais m’exprimer en termes hugoliens, je dirais que cette parodie moyenâgeuse parvient à trouver un meilleur équilibre entre le sublime et le grotesque, troquant le côté grand-guignolesque de l’original pour une théâtralité plus lisse, plus harmonieuse... Houlà, je suis peut-être parti un peu loin, non ? Bref, tout ça pour dire que si cette parodie médiévale est tout aussi désopilante que le rap originel, elle n’en est pas moins exquise sur le plan musical. Enfin bon, j’imagine que vous aurez plus vite fait d’y jeter un coup d’oeil - encore faudrait-il plutôt parler dans le cas présent de coup d’oreille, je suppose :p - par vous-mêmes pour vous faire votre propre opinion que de m’écouter essayer tant bien que mal de vous en vanter les mérites. La noix de coco est dans votre camp ; à vous de voir ce que vous voulez en faire...
* Un mot qui devient autrement plus
Voili-voilà. Tout comme 2021, cette trente-neuvième édition est ainsi arrivée à son terme. Mais si l’année écoulée ne reviendra jamais, pensez bien que j’ai pleinement l’intention de vous retrouver le mois prochain, bon pied bon oeil, pour un nouveau numéro. :p Comme c’est maintenant devenu la tradition avec cette newsletter, le bulletin de février sera consacré au Nouvel An chinois. Je sais, je sais, si je voulais être politiquement correct, je devrais plutôt parler de "nouvelle année lunaire". Mais d’un autre côté, je n’ai pas non plus envie d’essayer de prétendre que cette célébration, telle que je la fête, moi petit occidental, est autre chose qu’un amalgame commercial de coutumes et de clichés (j’aurais bien dit une caricature, histoire de compléter mon allitération, mais cela sous-entendrait une volonté de se moquer - affectueusement ou non - qui ne correspond pas du tout à mon état d’esprit et à la façon dont je conçois ces festivités). Au moins, avec "Nouvel An chinois", on sait tout de suite que c’est avant tout à la version maladroitement mondialisée que l’on a affaire... Enfin bref, tout ça pour dire, sortez les chips à la crevette et les plateaux de sushis ! Cette année sera celle du Tigre, un animal sensiblement plus populaire que le Buffle dans l’imaginaire collectif. Rendons toutefois à César ce qui appartient à César : compte tenu de la situation à laquelle il a dû faire face, notre robuste ruminant s’en sort avec les honneurs. Ah çà, on peut dire qu’il aura eu les épaules solides. Mais même avec une carrure comme la sienne, il faut bien reconnaître qu’artistiquement et symboliquement parlant, le bovidé fait un peu pâle figure à côté du matou à rayures. Après tout, le Tigre n’est-il pas considéré comme le rival du Dragon ? Et que dire de son pelage chatoyant, de sa sensualité féline, de sa fougue, sauvage et majestueuse... Voilà assurément un signe qui ne manque pas de puissance évocatrice (pour info, mon signe à moi est le Chien, alors n’allez pas m’accuser de me faire mousser :p ). En tout cas, je ne devrais pas avoir beaucoup de mal à trouver de quoi remplir le prochain numéro. XD Mais voilà que je recommence à vous tenir la jambe. Haha, désolé pour ce petit monologue. J’espère en tout cas que ce premier numéro de l’année vous aura plus. Une fois encore, je vous adresse tous mes voeux de bonheur pour les mois à venir. Que cet an nouveau vous apporte joie et prospérité, amour et amitié, et bien sûr, ce qui est particulièrement important en cette période troublée, santé et énergie. Prenez soin de vous - quitte à paraître un peu égoïste de temps en temps ;3 -, et à la prochaine. Bye-bye. ^_^
FA+
