Sharing is Caring #42
3 years ago
General
Bonjour tout le monde.
Quarante-deux ! La réponse à l'ultime question sur la vie, l'univers et tout le reste. Vraiment, qui aurait cru que j’arriverais aussi loin ? Pas moi, en tout cas. Je pensais me lasser bien plus tôt de cette newsletter. N’allez toutefois pas croire que c’est un quelconque sentiment d’obligation qui me pousse à poursuivre la publication de ces petits bulletins. Si je continue à les poster, c’est bien parce que ça me fait plaisir de partager toutes ces choses avec vous. À vrai dire, je ne vous cacherai pas que la passion s’essouffle un peu ces derniers temps. Je pense qu’après cette édition, le moment sera venu de faire une petite pause. Ne vous inquiétez pas, ce numéro ne sera certainement pas le dernier. Je pensais plutôt faire comme l’année dernière : laisser passer l’été, et vous retrouver en septembre, bon pied bon oeil, histoire de fêter - si on peut dire ça ainsi XD - la rentrée avec vous. Oui, ça ne m’a pas l’air trop mal, comme plan. Enfin bon, rien ne sert de mettre la charrue avant les boeufs. Nous verrons bien comment les choses se présenteront... En attendant, voici donc le numéro d’avril. Avril, mois du poisson. Je ne sais pas vous, mais moi, je n’arrive jamais à évoquer ce mois sans penser à cette chanson. Je me demande bien pourquoi. XD (La voici en version originale, pour ceux que ça intéresse.) Ah, si seulement nos printemps pouvaient encore être aussi pluvieux... En tout cas, voilà une mélodie qui ne manque jamais de me mettre de bonne humeur. Que vous aimiez Bambi ou non, ça reste un charmant hommage à la beauté de la nature. Ce n’est d’ailleurs pas la seule chanson qui vient immanquablement me trotter en tête chaque fois que revient le mois d’Avril. Je crois me souvenir vous avoir déjà parlé du Royaume des Couleurs, l’un des grands dessins animés de mon enfance. Eh bien il y avait aussi une chanson sur le mois d’avril dans cette série*. Je ne sais pas pourquoi c’est celle-ci en particulier que j’ai retenue parmi tous les adorables ou émouvants numéros musicaux que compte la série, mais il faut bien avouer que le morceau est super joli. Il dégage une douceur lumineuse qui incarne à merveille toute la grâce du printemps... Mais je m’égare. Quoi qu’il en soit, j’espère que vous allez bien. Et que vous ne vous êtes pas trop gavés de chocolat. :p Après tout, avril n’était pas que le mois du fretin farceur cette année. Passer de la friture comique à la friture en chocolat, c’est quand même cocasse. J’espère en tout cas que vous avez passé de joyeuses Pâques. Voyons voir, aurais-je oublié quelque chose ? Ah oui, avril est aussi le mois du "4444skin", un événement annuel (et parfois un peu anal :3 ) lancé par Spelunker_Sal ici-même sur Fur Affinity dans le but de célébrer le rôle bien trop souvent mésestimé du prépuce dans l’art érotique. (Au cas où vous n’en ayez jamais entendu parler, et si d’aventure le nom n’était pas assez explicite, précisons que l’événement en question a lieu le 4 avril. Voilà qui ne devrait pas manquer de faire plaisir aux Japonais superstitieux. :p En tout cas, si vous avez-vous aussi un faible pour cette partie de l’anatomie masculine et que le coeur vous en dit, n’hésitez pas à prendre part aux réjouissances l’année prochaine.) Bref, tout ça pour dire que le mois d’avril ne manque pas de festivités. J’espère néanmoins qu’il vous reste un peu de place pour la sélection du jour. Promis, elle n’est pas très calorique. XD Allez, blague à part, je vous laisse découvrir ce que nous avons au menu cette fois-ci. Régalez-vous. :3
* Le dessin animé en question étant très peu connu, je n'ai pas réussi à trouver de clip contenant uniquement la chanson, mais voici tout de même l'épisode où elle figure (Le Voyage en Avril, deuxième partie). Si vous voulez juste écouter la chanson, elle débute vers les 6 minutes 30.
- Any Other Name (Seabones)
https://e-hentai.org/g/2168587/fc0c583253/
Attention, ce qui suit concerne du contenu à caractère érotique. Et pour le coup, il est plutôt hardcore. À vrai dire, j’ai longuement débattu avec moi-même pour savoir si j’allais oui ou non vous présenter cette BD. C’est que l’âge des protagonistes me pose un peu problème, voyez-vous, et je ne voudrais pas que la situation soit mal interprétée. Non pas qu’ils soient excessivement jeunes. Ils appartiennent en fait à cette couche ingrate de l’adolescence située entre la majorité sexuelle et la majorité tout court. Comme beaucoup d’autres garçons, c’est à cette époque de ma vie que j’ai moi-même commencé à m’intéresser à la pornographie. Je pouvais alors fantasmer sur tous les sujets sans trop me poser de questions. Seulement voilà, le temps, comme à sa vieille habitude, a passé. Et contrairement à ce que dit mon compte FA, je n’ai plus vingt ans (il faudrait d’ailleurs que je pense à mettre tout ça à jour, je suis même étonné que le site ne le fasse pas automatiquement, dans la mesure où il a ma date de naissance). Mais j’ai l’impression d’avoir été tellement constant sur le plan mental au cours de ces dernières années - et je ne parle même pas de ce que nous vivons depuis le début de la pandémie - que j’avoue avoir encore beaucoup de mal à intérioriser mon âge. Il faut dire que j’ai toujours été quelqu’un de plutôt mature, même pendant l’adolescence, alors je peine un peu à voir la différence entre le moi d’alors et le moi d’aujourd’hui. Autant dire que ça m’a fait un peu drôle, en relisant ce webcomic en prévision de ce bulletin, de passer de "p*tain, c'est trop bon ! il faut absolument que je leur présente ça" à "attends, est-ce que ce ne serait pas inapproprié ?". Je ne sais pas, c’est peut-être juste moi qui me fais des films. Après tout, ce n’est qu’une simple fantaisie érotique. Cela vous est-il déjà arrivé, à vous aussi, de vous retrouver ainsi, partagé entre votre envie de trouver quelque chose extrêmement bandant et l’impression que vous n’en avez plus le droit... ? Quoi qu’il en soit, j’ai finalement décidé de poursuivre comme prévu et de vous présenter cette oeuvre en bonne et due forme. D’abord parce que je suis bien placé pour savoir que FA est aussi fréquenté par des jeunes gens qui, comme moi jadis, cherchent à explorer leurs sensibilités et que c’est tout à fait le genre de public que ce webcomic pourrait intéresser. Mais aussi comme symbole de ce dilemme intérieur, une manière de réconcilier l’adulte équilibré que je suis devenu et l’adolescent libidineux qui demeure en moi. Je ne sais pas si c’est très intelligible, mais il fallait que ça sorte, que je vous dise tout ce que j’avais sur le coeur. Maintenant que c’est chose faite, entrons plutôt dans le vif du sujet. Voici donc Any Other Name. Et pour être honnête, je ne sais pas trop quoi vous dire dessus. Non pas que je manque de matière, mais dans la mesure où le récit n’en est qu’à son premier chapitre, c’est encore un peu tôt pour peser le pour et le contre. Bien sûr, il va sans dire que je ne serais pas là à vous en parler si ce seul chapitre ne m’avait pas tapé dans l’oeil. Il faut dire que sa fin - et ce qu’elle implique quant à la trajectoire que va prendre le récit - est particulièrement intrigante. Mais je ne voudrais pas tout vous divulgâcher. :p Contentons-nous plutôt de poser les bases. Je précise d’ailleurs que si le comic inclut - et inclura - des scènes de sexe, l’oeuvre en elle-même n’a pas vocation à être exclusivement pornographique (du moins de ce que j’en ai compris)*. Pour le reste, il s’agit de l’histoire de Comet, un jeune garçon transsexuel, créatif et aventureux, vivant avec son grand frère d’adoption, un loubard casse-cou mais débonnaire prénomméCupid Guillermo Ramon McClain Cue. À cause d’un différend entre ce dernier et l’un des gros bras fréquentant le lycée où Comet est scolarisé, celui-ci se retrouve bien malgré lui dans le collimateur de Hank, un jeune homme intimidant et irascible qui a bien l’intention d’obliger Cue à lui rembourser les frais de réparation du véhicule qu’il lui a bousillé. Et quoi de mieux pour régler ses comptes qu’une sortie scolaire ! Le plan était pourtant parfait : s’arranger pour se retrouver seul dans un coin avec Comet, obliger le mioche à contacter son soi-disant grand frère, et pour finir, faire habilement comprendre à cet arrogant junkie que s’il refusait de verser immédiatement à Hank la somme qu’il lui doit, la petite frappe se ferait un plaisir d’offrir à son frangin un aller simple pour l’hôpital. Bref, le summum de la diplomatie. Mais bien sûr, les choses ne sont jamais aussi simples. Et alors que Hank et Comet se retrouvent en tête-à-tête dans les bois, des événements ô combien étranges s’apprêtent à bouleverser leurs vies. Je vous laisse toutefois le soin de découvrir par vous-mêmes de quoi il en retourne. Sachez néanmoins que l’histoire aborde des thèmes particulièrement grinçants. Je ne sais pas si le ton sera le même dans les chapitres suivants, mais je vous conseille tout de même de ne pas prendre le récit à la légère (non pas qu’il soit entièrement dénué d’humour, rassurez-vous). Vraiment, je ne sais pas trop quoi ajouter. Entre son character design absolument savoureux et son écriture presque kafkaïenne, Any Other Name est un webcomic qui fascine autant qu’il dérange. Et le pire - ou le mieux ; ça dépend du point de vue :3 -, c'est que l’on en redemande ! Jetez-y un oeil et faites-vous votre propre opinion, mais en ce qui me concerne (et en excluant tout ce questionnement déontologique que je soulignais dans la première moitié de cet article), j’ai hâte de voir ce que nous réserve la suite. I've only had Comet for a day and a half, but if anything happened to him, I would kill everyone in this room and then myself (ça ne ferait en tout et pour tout qu'une seule personne, mais comme on dit, c'est l'intention qui compte XD ).
* Le contenu additionnel, en revanche, c’est une autre histoire...
- Whomp King WITH LYRICS - Super Mario Galaxy 2 Cover (Juno Songs)
https://www.youtube.com/watch?v=avdU_1NNWyo
Pour le coup, le titre est tellement explicite, que je ne sais pas trop quoi ajouter. Allez, pour la forme, je vais tout de même tâcher de vous présenter ce morceau avec toute la verbosité qui me caractérise. Cela vous prendra sûrement plus de temps de lire cet article que de regarder directement la vidéo, mais hé, elle-aussi a droit à la lumière des projecteurs. :p Plus sérieusement, il s’agit donc d’une version chantée du thème du Roi Whomp, de Super Mario Galaxy 2*. Bien sûr, il va sans dire que si la mélodie est tirée du jeu, le texte est quant à lui une création originale du chanteur. Et de ce côté-là, le travail qui a été fait est tout simplement formidable. Prenant comme base les quelques répliques que le boss adresse à Mario et au joueur avant le combat, le talent narratif du parolier élève ce qui était une composition somme toute assez anecdotique pour en faire une fresque cyclopéenne, furieuse et exaltée. Ce n’est plus un simple affrontement entre le héros du Royaume Champignon et l’un des sbires de Bowser, c’est un véritable procès que le règne minéral intente à l’humanité, race arrogante qui exploite sans égard et sans remord les êtres lithiques pour construire ses demeures et ses monuments. Le Roi Whomp, "roi de la pierre", se fait ainsi le champion, le bras armé de la gent rocheuse et des briques en tout genre dans leur croisade contre l’espèce humaine. Entre vengeance et rébellion, le moment est venu pour le monde minéral de faire payer aux hommes le prix de leur ingratitude. Et c’est sur l’enquiquinant plombier que le "courroux du pavé" va commencer par s’abattre. Vraiment, j’adore la façon dont l’auteur s’est emparé du personnage. Certes, l’idée de base était déjà présente dans les jeux, mais Super Mario 64 et Galaxy 2 n’ayant pas particulièrement vocation à proposer une expérience scénaristique, j’ai toujours trouvé ça malheureux qu’un concept aussi intéressant ne soit pas creusé davantage. D’autant que la version française vend assez mal cette idée que le Roi Whomp est en fait le souverain révolté des pierres et des matériaux de construction (en tout cas, il me semble). C’est dommage, parce qu’encore une fois, c’est vraiment un concept qui, je pense, mériterait d’être exploré à la hauteur de son potentiel. Surtout quand on se souvient que l’intrigue du tout premier Super Mario Bros. stipulait que Bowser avait jeté un sort aux habitants du Royaume Champignon pour les transformer en blocs de pierre. Imaginez un peu : dans sa quête de vengeance, le Roi Whomp s’est arrangé pour mettre la main sur les secrets de la magie noire du clan des Koopa et se met ainsi à changer les Toad en briques et en statues qu’il utilise ensuite pour construire son propre château... Avouez que ça pourrait faire un bon arc pour un Mario & Luigi ou un Paper Mario (en fait, maintenant que j’y pense, c’est assez similaire à ce que fait Olly dans The Origami King**). Bref, tout ça pour dire que j’adore la façon dont le parolier a brodé son texte à partir de ces quelques lignes de dialogue. Le vocabulaire et l’imagerie déployés confèrent une dimension autrement plus grandiose et théâtrale au conflit opposant Mario et le Roi. Et si le travail d’écriture est une vraie réussite, l’interprétation elle-même n’est pas non plus en reste. Les mots épousent la mélodie avec une onctuosité tout à fait remarquable, et la performance du chanteur est résolument à la hauteur du texte. La voix qu’il a choisie pour le Roi Whomp, à la fois chaude et caverneuse, insuffle tellement de couleur à l’ensemble. Sans parler de la façon dont les choeurs subliment les paroles pleines de hargne et de férocité de leur monarque. Comme je le disais, ce n’est plus un simple combat entre deux individus : c’est un malheureux plombier moustachu contre le règne minéral tout entier. Vraiment, je me répète, mais l’auteur a réellement fait un excellent travail. Vous ne verrez plus le Roi Whomp de la même façon. Et je me permets d’ajouter que le reste de son répertoire est tout aussi impressionnant. N’hésitez pas à y jeter un oeil une fois que vous aurez fini d’écouter ce morceau-ci :3 (je vous recommande surtout son interprétation de Destruction Dance, le thème de Waluigi dans Dancing Stage Mario Mix, ainsi que sa version de Battle ! Apocalypse CURIE, une musique tirée du fangame Pokémon Uranium ; les paroles qu’il a écrites pour cette dernière capturent vraiment de manière saisissante toute l’étendue de l’incommensurable terreur que peut inspirer l’énergie nucléaire lorsqu’elle échappe à tout contrôle).
* Le thème en question n’est en vérité pas exclusif à ce boss, mais après avoir écouté la prestation de Juno Songs, je pense que vous aurez vous-aussi bien du mal à associer le morceau à qui que ce soit d’autre que le Roi Whomp...
** Ce qui est assez tragi-comique quand on considère la politique actuelle des jeux Paper Mario concernant l’usage des personnages de la franchise...
- Woven (Lark & Wren)
https://www.webtoons.com/en/fantasy.....?title_no=2744
Ceux qui parmi vous suivent cette newsletter depuis le tout début ne manqueront sans doute pas de reconnaître la patte visuelle de ce webcomic. En effet, la dessinatrice à l’origine de l’oeuvre n’est autre que painted-bees, une artiste dont je vous avais parlé dans le tout premier numéro de Sharing is Caring. Voilà qui remonte à loin maintenant... Juste histoire de vous resituer, j’avais voulu vous présenter son projet de visual novel, Abraxas, un récit chaleureux et plein de suspense se déroulant dans un monde peuplé d’hommes-oiseaux. J’ai cru comprendre que le projet en question était pour l’instant en stand-by, mais comme vous pouvez le constater, c’est aussi parce que la créatrice avait d’autres chats à fouetter (une expression que je trouve, après réflexion, bien trop barbare, surtout pour une amoureuse des animaux comme elle, aussi vais-je la remplacer par "d'autres chats à câliner" :p ). Mais alors, me direz-vous, qu’est-ce que Woven exactement ? Sorti de l’imagination infiniment fertile de painted-bees et de son époux, seandunkley, il s’agit avant tout d’un webcomic d’heroic fantasy. Dans un monde d’hommes et de chimères, les dragons, maîtres de la magie, sont les seules créatures capables de percevoir et d’interagir avec les fils éthérés qui constituent la trame de la réalité. Grâce à leurs griffes et à leurs crocs, ils peuvent ainsi manipuler ces fils et refaire le monde comme bon leur semble, tissant des sortilèges comme le tisserand tisse ses tapisseries. Mais si leur maîtrise des arts magiques leur confère une certaine puissance, les dragons sont aussi des créatures avides et paresseuses. En cela, ils ne sont pas si différents de la race humaine. Et c’est précisément cette soif commune de pouvoir et de richesses qui conduisit les deux espèces à conclure un bien étrange partenariat. En échange de leurs trésors et de leur soumission, les dragons acceptèrent de prêter aux hommes les outils nécessaires à la pratique de la magie, utilisant des échantillons de leurs propres corps pour façonner les instruments dont l’humanité aurait besoin pour manipuler les fils de la réalité. Guidés par le regard des dragons, c’est ainsi que certains hommes devinrent des mages, capables de plier les éléments à leur volonté. En contrepartie, les dragons se virent offrir une vie de luxe et de volupté, choyés tels des dieux par les humains. Un échange de bons procédés qui semblait de prime abord combler chacun des deux partis. Mais les hommes, comme les dragons, étaient des êtres orgueilleux, et ils finirent vite par se lasser du joug que ces bêtes arrogantes exerçaient sur eux. Prenant les armes, ils se mirent à chasser leurs anciens maîtres, désireux de s’emparer de toutes les précieuses ressources que recélaient leurs carcasses. Bien entendu, les dragons répliquèrent avec la même férocité, massacrant toutes les masses humaines qui passaient à portée de leurs pattes et de leurs gueules. Un conflit terrifiant qui ne semblait pouvoir connaître que la plus sanglante des issues. Pourtant, alors que le royaume des hommes était ravagé par les flammes et la violence, une chose inattendue se produisit : les dragons déployèrent tous leurs ailes et s’envolèrent, quittant le pays pour disparaître à jamais par-delà l’horizon. Personne ne sut jamais ce qui avait provoqué leur retraite. Le royaume retrouva la paix. Mais sans les dragons pour leur prêter leurs yeux, les mages ne pouvaient plus distinguer les fils de la réalité. Sans l’aide de leurs mentors, il leur était devenu presque impossible de tisser le moindre sortilège, même avec tous les outils dont ils disposaient. Ainsi, la magie disparut à son tour. Faisons maintenant un bond dans le temps, et retrouvons-nous une quinzaine d’années après ces sombres événements. Le règne des dragons n’est à présent plus que de l’histoire ancienne. Mais si les hommes ne peuvent plus les percevoir, les fils de la réalité ne se sont pas volatilisés pour autant. Ils sont toujours là, s’entremêlant comme ils l’ont toujours fait pour broder l’étoffe du monde. Invisibles. Hors d’atteinte. C’est là que nous faisons connaissance avec l’héroïne de cette histoire : une jeune fille diligente et pleine de ressources répondant au nom d’Ayşe. Née aveugle, la demoiselle n’est néanmoins pas du genre à se lamenter sur son sort. Et ce n’est certainement pas son handicap qui va l’empêcher de profiter de la vie et de faire le bonheur de ses proches. Mais par un curieux caprice du destin, cette cécité n’est pas la seule particularité qui lui a été offerte. Car si ses yeux éteints ne lui permettent pas de contempler le monde qui l’entoure, la jeune fille possède aussi un don qu’aucun humain avant elle n’avait jamais possédé. Un don qui jusque-là était resté le privilège des seuls dragons. Mais si Ayşe peut en effet voir ces fils de lumière qui normalement échappent au regard des hommes, il lui reste encore beaucoup de choses à découvrir avant de pouvoir devenir un véritable mage. Sur les dragons, sur la magie, sur elle-même. En attendant, la jeune fille mène une existence paisible, partagée entre corvées et récréation, ignorant tout du destin qui l’attend. Mais alors qu’elle se rend chez l’apothicaire pour récupérer une commande, une rencontre fortuite va finalement mettre en branle les roues de la destinée... Je vous laisse cependant découvrir la suite par vous-mêmes. Embarquez avec Ayşe sur les traces des mages et des dragons, et percez avec elle les secrets de ce monde, à commencer par les circonstances mystérieuses entourant sa propre naissance. Vraiment, que dire de plus ? Si ce synopsis n’a pas suffi à attiser votre curiosité, je peux aussi passer les deux prochaines heures à vous vanter tous les mérites artistiques de la mise en scène. Que ce soit sur le plan visuel ou narratif, on retrouve dans ce webcomic toute la sensibilité de painted-bees, et c’est une artiste que j’adore, alors ce n’est pas de sitôt que je serais à court d’éloges à lui faire*. :p Blague à part, il va sans dire que graphiquement parlant, l’oeuvre est de toute beauté. D’un point de vue technique, je ne saurais pas vous expliquer ce qui confère tant de charme et de personnalité au style de la dessinatrice, mais sa façon de gérer les textures et la lumière est toujours aussi exquise. Ajoutez à cela un découpage de l’action aussi audacieux qu’organique qui tire superbement parti de ce format très vertical imposé par le site, et vous obtenez une vraie pépite du neuvième art**. À ce stade, que demandez de plus ? Les graphismes sont somptueux, les personnages sont tous plus fascinants et attachants les uns que les autres, et le récit en lui-même est tout bonnement captivant. Sur tous les tableaux, painted-bees et son époux signent avec Woven un chef-d’œuvre enlevé et plein de finesse qui ne manquera sans doute pas de vous ensorceler vous aussi. Je vous le dis : sans vouloir paraître trop hyperbolique, ce webcomic est un pur régal. Un plaisir qu’il vous serait bien dommage de bouder. ;)
* Bien sûr, n’oublions pas qu’il s’agit d’une collaboration entre la dessinatrice et son mari. Alors même si j’ai souvent tendance à ne parler que de painted-bees, familiarité oblige, il va de soi que le mérite et les honneurs qui vont avec sont partagés.
** Pour la petite anecdote, la version qui est actuellement publiée sur WEBTOON est en fait la seconde itération du comic. La dessinatrice avait d’abord commencé à poster une première version de l’histoire sur sa page DeviantArt, à titre personnel, avant d’être approchée par la maison d’édition virtuelle pour en faire une exclusivité de leur catalogue. Débuta alors pour les deux créateurs un travail de longue haleine pour parfaire leur oeuvre, l’adapter au format du site et la rendre aussi attrayante que possible. Une opération que je serais tenté de qualifier de radieux succès. Voyez par vous-mêmes, mais franchement, les deux artistes ont de quoi être fiers. (Pour info, la première version n’est évidemment plus disponible, mais n’hésitez pas à passer quand même par la galerie DeviantArt de painted-bees pour admirer toutes les illustrations additionnelles qu’elle a réalisées autour de cet univers. Et pourquoi pas en profiter pour jeter un oeil au reste de son travail, tant qu’à faire. :p )
Et voilà qui conclut ce quarante-deuxième numéro ! Il ne vous aura sans doute pas apporté beaucoup de réponses sur la vie, l’univers et tout le reste (encore que...), mais j’espère au moins qu’il vous a plu... Allez, juste histoire de faire durer le plaisir, voici une dernière chanson pour la route. Après tout, puisque je ne posterai probablement rien le mois prochain, autant prendre dès maintenant le temps de fêter avec vous le mois de mai qui arrive. C’est peut-être un peu précipité, j’en conviens, mais que voulez-vous, je suis d’humeur mélomane. D’autant que si la version française du morceau évoque la fraîcheur délicate d’un matin de mai, le texte original, quant à lui, parle en fait de la volupté d'un après-midi de juin. Une divergence poétique qui nous permet de faire d’une pierre deux coups et de rendre hommage non pas au seul mois qui approche, mais également à celui qui viendra juste après. Si c’est pas beau, ça... (Bon, en vérité, c’est juste que de vous parler de "Petite pluie d'avril" en introduction m’a fait penser à cette chanson, et il a bien fallu que je trouve une excuse pour partager avec vous un peu de ma nostalgie. :3 ) Quoi qu’il en soit, voilà qui me paraît être une bien belle note sur laquelle se quitter. Je vous dirais bien bonne continuation, mais c’est peut-être un peu trop définitif comme formule d’au revoir. Après tout, ce n’est pas comme si je vous abandonnais, vous ou FA. Je vais juste prendre un peu de recul par rapport à cette newsletter, c’est tout. On ne le répétera jamais assez, mais c’est important de savoir se ressourcer de temps en temps. Vous aussi d’ailleurs, pensez à bien prendre soin de vous. Ne laissez jamais ce que vous aimez devenir une corvée pour vous, et si vous sentez que vous avez besoin d’un peu de repos, n’hésitez pas. Mais voilà que je recommence à vous asticoter avec mes leçons de morale. Encore que pour le coup, il serait peut-être plus approprié de parler de leçon de moral. XD Décidément, je suis incorrigible. Sur ce, votre humble serviteur vous dit à la prochaine. D’ici là, portez-vous bien, profitez pleinement de la fin du printemps, passez un bel été, et je vous retrouve dans quelques mois pour un nouveau numéro. Enfin bon, je dis ça, mais l’échéance en elle-même n’a évidemment rien d’absolu. Rien n’est jamais gravé dans le marbre, après tout. Qui peut dire quand est-ce que l’inspiration et la motivation vont frapper ? De ce que j’en sais, je pourrais tout aussi bien me retrouver au beau milieu du mois de juillet à me dire : "punaise, il faut absolument que je leur parle de ça !" XD Mais j’imagine que tout ceci commence-t-à traîner un peu trop en longueur. Vous devez sûrement vous lasser de toutes ces tergiversations inutiles. Haha, désolé. Allez, trêve de bavardages et de spéculations ! À bientôt tout le monde. ^_^
Quarante-deux ! La réponse à l'ultime question sur la vie, l'univers et tout le reste. Vraiment, qui aurait cru que j’arriverais aussi loin ? Pas moi, en tout cas. Je pensais me lasser bien plus tôt de cette newsletter. N’allez toutefois pas croire que c’est un quelconque sentiment d’obligation qui me pousse à poursuivre la publication de ces petits bulletins. Si je continue à les poster, c’est bien parce que ça me fait plaisir de partager toutes ces choses avec vous. À vrai dire, je ne vous cacherai pas que la passion s’essouffle un peu ces derniers temps. Je pense qu’après cette édition, le moment sera venu de faire une petite pause. Ne vous inquiétez pas, ce numéro ne sera certainement pas le dernier. Je pensais plutôt faire comme l’année dernière : laisser passer l’été, et vous retrouver en septembre, bon pied bon oeil, histoire de fêter - si on peut dire ça ainsi XD - la rentrée avec vous. Oui, ça ne m’a pas l’air trop mal, comme plan. Enfin bon, rien ne sert de mettre la charrue avant les boeufs. Nous verrons bien comment les choses se présenteront... En attendant, voici donc le numéro d’avril. Avril, mois du poisson. Je ne sais pas vous, mais moi, je n’arrive jamais à évoquer ce mois sans penser à cette chanson. Je me demande bien pourquoi. XD (La voici en version originale, pour ceux que ça intéresse.) Ah, si seulement nos printemps pouvaient encore être aussi pluvieux... En tout cas, voilà une mélodie qui ne manque jamais de me mettre de bonne humeur. Que vous aimiez Bambi ou non, ça reste un charmant hommage à la beauté de la nature. Ce n’est d’ailleurs pas la seule chanson qui vient immanquablement me trotter en tête chaque fois que revient le mois d’Avril. Je crois me souvenir vous avoir déjà parlé du Royaume des Couleurs, l’un des grands dessins animés de mon enfance. Eh bien il y avait aussi une chanson sur le mois d’avril dans cette série*. Je ne sais pas pourquoi c’est celle-ci en particulier que j’ai retenue parmi tous les adorables ou émouvants numéros musicaux que compte la série, mais il faut bien avouer que le morceau est super joli. Il dégage une douceur lumineuse qui incarne à merveille toute la grâce du printemps... Mais je m’égare. Quoi qu’il en soit, j’espère que vous allez bien. Et que vous ne vous êtes pas trop gavés de chocolat. :p Après tout, avril n’était pas que le mois du fretin farceur cette année. Passer de la friture comique à la friture en chocolat, c’est quand même cocasse. J’espère en tout cas que vous avez passé de joyeuses Pâques. Voyons voir, aurais-je oublié quelque chose ? Ah oui, avril est aussi le mois du "4444skin", un événement annuel (et parfois un peu anal :3 ) lancé par Spelunker_Sal ici-même sur Fur Affinity dans le but de célébrer le rôle bien trop souvent mésestimé du prépuce dans l’art érotique. (Au cas où vous n’en ayez jamais entendu parler, et si d’aventure le nom n’était pas assez explicite, précisons que l’événement en question a lieu le 4 avril. Voilà qui ne devrait pas manquer de faire plaisir aux Japonais superstitieux. :p En tout cas, si vous avez-vous aussi un faible pour cette partie de l’anatomie masculine et que le coeur vous en dit, n’hésitez pas à prendre part aux réjouissances l’année prochaine.) Bref, tout ça pour dire que le mois d’avril ne manque pas de festivités. J’espère néanmoins qu’il vous reste un peu de place pour la sélection du jour. Promis, elle n’est pas très calorique. XD Allez, blague à part, je vous laisse découvrir ce que nous avons au menu cette fois-ci. Régalez-vous. :3
* Le dessin animé en question étant très peu connu, je n'ai pas réussi à trouver de clip contenant uniquement la chanson, mais voici tout de même l'épisode où elle figure (Le Voyage en Avril, deuxième partie). Si vous voulez juste écouter la chanson, elle débute vers les 6 minutes 30.
- Any Other Name (Seabones)
https://e-hentai.org/g/2168587/fc0c583253/
Attention, ce qui suit concerne du contenu à caractère érotique. Et pour le coup, il est plutôt hardcore. À vrai dire, j’ai longuement débattu avec moi-même pour savoir si j’allais oui ou non vous présenter cette BD. C’est que l’âge des protagonistes me pose un peu problème, voyez-vous, et je ne voudrais pas que la situation soit mal interprétée. Non pas qu’ils soient excessivement jeunes. Ils appartiennent en fait à cette couche ingrate de l’adolescence située entre la majorité sexuelle et la majorité tout court. Comme beaucoup d’autres garçons, c’est à cette époque de ma vie que j’ai moi-même commencé à m’intéresser à la pornographie. Je pouvais alors fantasmer sur tous les sujets sans trop me poser de questions. Seulement voilà, le temps, comme à sa vieille habitude, a passé. Et contrairement à ce que dit mon compte FA, je n’ai plus vingt ans (il faudrait d’ailleurs que je pense à mettre tout ça à jour, je suis même étonné que le site ne le fasse pas automatiquement, dans la mesure où il a ma date de naissance). Mais j’ai l’impression d’avoir été tellement constant sur le plan mental au cours de ces dernières années - et je ne parle même pas de ce que nous vivons depuis le début de la pandémie - que j’avoue avoir encore beaucoup de mal à intérioriser mon âge. Il faut dire que j’ai toujours été quelqu’un de plutôt mature, même pendant l’adolescence, alors je peine un peu à voir la différence entre le moi d’alors et le moi d’aujourd’hui. Autant dire que ça m’a fait un peu drôle, en relisant ce webcomic en prévision de ce bulletin, de passer de "p*tain, c'est trop bon ! il faut absolument que je leur présente ça" à "attends, est-ce que ce ne serait pas inapproprié ?". Je ne sais pas, c’est peut-être juste moi qui me fais des films. Après tout, ce n’est qu’une simple fantaisie érotique. Cela vous est-il déjà arrivé, à vous aussi, de vous retrouver ainsi, partagé entre votre envie de trouver quelque chose extrêmement bandant et l’impression que vous n’en avez plus le droit... ? Quoi qu’il en soit, j’ai finalement décidé de poursuivre comme prévu et de vous présenter cette oeuvre en bonne et due forme. D’abord parce que je suis bien placé pour savoir que FA est aussi fréquenté par des jeunes gens qui, comme moi jadis, cherchent à explorer leurs sensibilités et que c’est tout à fait le genre de public que ce webcomic pourrait intéresser. Mais aussi comme symbole de ce dilemme intérieur, une manière de réconcilier l’adulte équilibré que je suis devenu et l’adolescent libidineux qui demeure en moi. Je ne sais pas si c’est très intelligible, mais il fallait que ça sorte, que je vous dise tout ce que j’avais sur le coeur. Maintenant que c’est chose faite, entrons plutôt dans le vif du sujet. Voici donc Any Other Name. Et pour être honnête, je ne sais pas trop quoi vous dire dessus. Non pas que je manque de matière, mais dans la mesure où le récit n’en est qu’à son premier chapitre, c’est encore un peu tôt pour peser le pour et le contre. Bien sûr, il va sans dire que je ne serais pas là à vous en parler si ce seul chapitre ne m’avait pas tapé dans l’oeil. Il faut dire que sa fin - et ce qu’elle implique quant à la trajectoire que va prendre le récit - est particulièrement intrigante. Mais je ne voudrais pas tout vous divulgâcher. :p Contentons-nous plutôt de poser les bases. Je précise d’ailleurs que si le comic inclut - et inclura - des scènes de sexe, l’oeuvre en elle-même n’a pas vocation à être exclusivement pornographique (du moins de ce que j’en ai compris)*. Pour le reste, il s’agit de l’histoire de Comet, un jeune garçon transsexuel, créatif et aventureux, vivant avec son grand frère d’adoption, un loubard casse-cou mais débonnaire prénommé
* Le contenu additionnel, en revanche, c’est une autre histoire...
- Whomp King WITH LYRICS - Super Mario Galaxy 2 Cover (Juno Songs)
https://www.youtube.com/watch?v=avdU_1NNWyo
Pour le coup, le titre est tellement explicite, que je ne sais pas trop quoi ajouter. Allez, pour la forme, je vais tout de même tâcher de vous présenter ce morceau avec toute la verbosité qui me caractérise. Cela vous prendra sûrement plus de temps de lire cet article que de regarder directement la vidéo, mais hé, elle-aussi a droit à la lumière des projecteurs. :p Plus sérieusement, il s’agit donc d’une version chantée du thème du Roi Whomp, de Super Mario Galaxy 2*. Bien sûr, il va sans dire que si la mélodie est tirée du jeu, le texte est quant à lui une création originale du chanteur. Et de ce côté-là, le travail qui a été fait est tout simplement formidable. Prenant comme base les quelques répliques que le boss adresse à Mario et au joueur avant le combat, le talent narratif du parolier élève ce qui était une composition somme toute assez anecdotique pour en faire une fresque cyclopéenne, furieuse et exaltée. Ce n’est plus un simple affrontement entre le héros du Royaume Champignon et l’un des sbires de Bowser, c’est un véritable procès que le règne minéral intente à l’humanité, race arrogante qui exploite sans égard et sans remord les êtres lithiques pour construire ses demeures et ses monuments. Le Roi Whomp, "roi de la pierre", se fait ainsi le champion, le bras armé de la gent rocheuse et des briques en tout genre dans leur croisade contre l’espèce humaine. Entre vengeance et rébellion, le moment est venu pour le monde minéral de faire payer aux hommes le prix de leur ingratitude. Et c’est sur l’enquiquinant plombier que le "courroux du pavé" va commencer par s’abattre. Vraiment, j’adore la façon dont l’auteur s’est emparé du personnage. Certes, l’idée de base était déjà présente dans les jeux, mais Super Mario 64 et Galaxy 2 n’ayant pas particulièrement vocation à proposer une expérience scénaristique, j’ai toujours trouvé ça malheureux qu’un concept aussi intéressant ne soit pas creusé davantage. D’autant que la version française vend assez mal cette idée que le Roi Whomp est en fait le souverain révolté des pierres et des matériaux de construction (en tout cas, il me semble). C’est dommage, parce qu’encore une fois, c’est vraiment un concept qui, je pense, mériterait d’être exploré à la hauteur de son potentiel. Surtout quand on se souvient que l’intrigue du tout premier Super Mario Bros. stipulait que Bowser avait jeté un sort aux habitants du Royaume Champignon pour les transformer en blocs de pierre. Imaginez un peu : dans sa quête de vengeance, le Roi Whomp s’est arrangé pour mettre la main sur les secrets de la magie noire du clan des Koopa et se met ainsi à changer les Toad en briques et en statues qu’il utilise ensuite pour construire son propre château... Avouez que ça pourrait faire un bon arc pour un Mario & Luigi ou un Paper Mario (en fait, maintenant que j’y pense, c’est assez similaire à ce que fait Olly dans The Origami King**). Bref, tout ça pour dire que j’adore la façon dont le parolier a brodé son texte à partir de ces quelques lignes de dialogue. Le vocabulaire et l’imagerie déployés confèrent une dimension autrement plus grandiose et théâtrale au conflit opposant Mario et le Roi. Et si le travail d’écriture est une vraie réussite, l’interprétation elle-même n’est pas non plus en reste. Les mots épousent la mélodie avec une onctuosité tout à fait remarquable, et la performance du chanteur est résolument à la hauteur du texte. La voix qu’il a choisie pour le Roi Whomp, à la fois chaude et caverneuse, insuffle tellement de couleur à l’ensemble. Sans parler de la façon dont les choeurs subliment les paroles pleines de hargne et de férocité de leur monarque. Comme je le disais, ce n’est plus un simple combat entre deux individus : c’est un malheureux plombier moustachu contre le règne minéral tout entier. Vraiment, je me répète, mais l’auteur a réellement fait un excellent travail. Vous ne verrez plus le Roi Whomp de la même façon. Et je me permets d’ajouter que le reste de son répertoire est tout aussi impressionnant. N’hésitez pas à y jeter un oeil une fois que vous aurez fini d’écouter ce morceau-ci :3 (je vous recommande surtout son interprétation de Destruction Dance, le thème de Waluigi dans Dancing Stage Mario Mix, ainsi que sa version de Battle ! Apocalypse CURIE, une musique tirée du fangame Pokémon Uranium ; les paroles qu’il a écrites pour cette dernière capturent vraiment de manière saisissante toute l’étendue de l’incommensurable terreur que peut inspirer l’énergie nucléaire lorsqu’elle échappe à tout contrôle).
* Le thème en question n’est en vérité pas exclusif à ce boss, mais après avoir écouté la prestation de Juno Songs, je pense que vous aurez vous-aussi bien du mal à associer le morceau à qui que ce soit d’autre que le Roi Whomp...
** Ce qui est assez tragi-comique quand on considère la politique actuelle des jeux Paper Mario concernant l’usage des personnages de la franchise...
- Woven (Lark & Wren)
https://www.webtoons.com/en/fantasy.....?title_no=2744
Ceux qui parmi vous suivent cette newsletter depuis le tout début ne manqueront sans doute pas de reconnaître la patte visuelle de ce webcomic. En effet, la dessinatrice à l’origine de l’oeuvre n’est autre que painted-bees, une artiste dont je vous avais parlé dans le tout premier numéro de Sharing is Caring. Voilà qui remonte à loin maintenant... Juste histoire de vous resituer, j’avais voulu vous présenter son projet de visual novel, Abraxas, un récit chaleureux et plein de suspense se déroulant dans un monde peuplé d’hommes-oiseaux. J’ai cru comprendre que le projet en question était pour l’instant en stand-by, mais comme vous pouvez le constater, c’est aussi parce que la créatrice avait d’autres chats à fouetter (une expression que je trouve, après réflexion, bien trop barbare, surtout pour une amoureuse des animaux comme elle, aussi vais-je la remplacer par "d'autres chats à câliner" :p ). Mais alors, me direz-vous, qu’est-ce que Woven exactement ? Sorti de l’imagination infiniment fertile de painted-bees et de son époux, seandunkley, il s’agit avant tout d’un webcomic d’heroic fantasy. Dans un monde d’hommes et de chimères, les dragons, maîtres de la magie, sont les seules créatures capables de percevoir et d’interagir avec les fils éthérés qui constituent la trame de la réalité. Grâce à leurs griffes et à leurs crocs, ils peuvent ainsi manipuler ces fils et refaire le monde comme bon leur semble, tissant des sortilèges comme le tisserand tisse ses tapisseries. Mais si leur maîtrise des arts magiques leur confère une certaine puissance, les dragons sont aussi des créatures avides et paresseuses. En cela, ils ne sont pas si différents de la race humaine. Et c’est précisément cette soif commune de pouvoir et de richesses qui conduisit les deux espèces à conclure un bien étrange partenariat. En échange de leurs trésors et de leur soumission, les dragons acceptèrent de prêter aux hommes les outils nécessaires à la pratique de la magie, utilisant des échantillons de leurs propres corps pour façonner les instruments dont l’humanité aurait besoin pour manipuler les fils de la réalité. Guidés par le regard des dragons, c’est ainsi que certains hommes devinrent des mages, capables de plier les éléments à leur volonté. En contrepartie, les dragons se virent offrir une vie de luxe et de volupté, choyés tels des dieux par les humains. Un échange de bons procédés qui semblait de prime abord combler chacun des deux partis. Mais les hommes, comme les dragons, étaient des êtres orgueilleux, et ils finirent vite par se lasser du joug que ces bêtes arrogantes exerçaient sur eux. Prenant les armes, ils se mirent à chasser leurs anciens maîtres, désireux de s’emparer de toutes les précieuses ressources que recélaient leurs carcasses. Bien entendu, les dragons répliquèrent avec la même férocité, massacrant toutes les masses humaines qui passaient à portée de leurs pattes et de leurs gueules. Un conflit terrifiant qui ne semblait pouvoir connaître que la plus sanglante des issues. Pourtant, alors que le royaume des hommes était ravagé par les flammes et la violence, une chose inattendue se produisit : les dragons déployèrent tous leurs ailes et s’envolèrent, quittant le pays pour disparaître à jamais par-delà l’horizon. Personne ne sut jamais ce qui avait provoqué leur retraite. Le royaume retrouva la paix. Mais sans les dragons pour leur prêter leurs yeux, les mages ne pouvaient plus distinguer les fils de la réalité. Sans l’aide de leurs mentors, il leur était devenu presque impossible de tisser le moindre sortilège, même avec tous les outils dont ils disposaient. Ainsi, la magie disparut à son tour. Faisons maintenant un bond dans le temps, et retrouvons-nous une quinzaine d’années après ces sombres événements. Le règne des dragons n’est à présent plus que de l’histoire ancienne. Mais si les hommes ne peuvent plus les percevoir, les fils de la réalité ne se sont pas volatilisés pour autant. Ils sont toujours là, s’entremêlant comme ils l’ont toujours fait pour broder l’étoffe du monde. Invisibles. Hors d’atteinte. C’est là que nous faisons connaissance avec l’héroïne de cette histoire : une jeune fille diligente et pleine de ressources répondant au nom d’Ayşe. Née aveugle, la demoiselle n’est néanmoins pas du genre à se lamenter sur son sort. Et ce n’est certainement pas son handicap qui va l’empêcher de profiter de la vie et de faire le bonheur de ses proches. Mais par un curieux caprice du destin, cette cécité n’est pas la seule particularité qui lui a été offerte. Car si ses yeux éteints ne lui permettent pas de contempler le monde qui l’entoure, la jeune fille possède aussi un don qu’aucun humain avant elle n’avait jamais possédé. Un don qui jusque-là était resté le privilège des seuls dragons. Mais si Ayşe peut en effet voir ces fils de lumière qui normalement échappent au regard des hommes, il lui reste encore beaucoup de choses à découvrir avant de pouvoir devenir un véritable mage. Sur les dragons, sur la magie, sur elle-même. En attendant, la jeune fille mène une existence paisible, partagée entre corvées et récréation, ignorant tout du destin qui l’attend. Mais alors qu’elle se rend chez l’apothicaire pour récupérer une commande, une rencontre fortuite va finalement mettre en branle les roues de la destinée... Je vous laisse cependant découvrir la suite par vous-mêmes. Embarquez avec Ayşe sur les traces des mages et des dragons, et percez avec elle les secrets de ce monde, à commencer par les circonstances mystérieuses entourant sa propre naissance. Vraiment, que dire de plus ? Si ce synopsis n’a pas suffi à attiser votre curiosité, je peux aussi passer les deux prochaines heures à vous vanter tous les mérites artistiques de la mise en scène. Que ce soit sur le plan visuel ou narratif, on retrouve dans ce webcomic toute la sensibilité de painted-bees, et c’est une artiste que j’adore, alors ce n’est pas de sitôt que je serais à court d’éloges à lui faire*. :p Blague à part, il va sans dire que graphiquement parlant, l’oeuvre est de toute beauté. D’un point de vue technique, je ne saurais pas vous expliquer ce qui confère tant de charme et de personnalité au style de la dessinatrice, mais sa façon de gérer les textures et la lumière est toujours aussi exquise. Ajoutez à cela un découpage de l’action aussi audacieux qu’organique qui tire superbement parti de ce format très vertical imposé par le site, et vous obtenez une vraie pépite du neuvième art**. À ce stade, que demandez de plus ? Les graphismes sont somptueux, les personnages sont tous plus fascinants et attachants les uns que les autres, et le récit en lui-même est tout bonnement captivant. Sur tous les tableaux, painted-bees et son époux signent avec Woven un chef-d’œuvre enlevé et plein de finesse qui ne manquera sans doute pas de vous ensorceler vous aussi. Je vous le dis : sans vouloir paraître trop hyperbolique, ce webcomic est un pur régal. Un plaisir qu’il vous serait bien dommage de bouder. ;)
* Bien sûr, n’oublions pas qu’il s’agit d’une collaboration entre la dessinatrice et son mari. Alors même si j’ai souvent tendance à ne parler que de painted-bees, familiarité oblige, il va de soi que le mérite et les honneurs qui vont avec sont partagés.
** Pour la petite anecdote, la version qui est actuellement publiée sur WEBTOON est en fait la seconde itération du comic. La dessinatrice avait d’abord commencé à poster une première version de l’histoire sur sa page DeviantArt, à titre personnel, avant d’être approchée par la maison d’édition virtuelle pour en faire une exclusivité de leur catalogue. Débuta alors pour les deux créateurs un travail de longue haleine pour parfaire leur oeuvre, l’adapter au format du site et la rendre aussi attrayante que possible. Une opération que je serais tenté de qualifier de radieux succès. Voyez par vous-mêmes, mais franchement, les deux artistes ont de quoi être fiers. (Pour info, la première version n’est évidemment plus disponible, mais n’hésitez pas à passer quand même par la galerie DeviantArt de painted-bees pour admirer toutes les illustrations additionnelles qu’elle a réalisées autour de cet univers. Et pourquoi pas en profiter pour jeter un oeil au reste de son travail, tant qu’à faire. :p )
Et voilà qui conclut ce quarante-deuxième numéro ! Il ne vous aura sans doute pas apporté beaucoup de réponses sur la vie, l’univers et tout le reste (encore que...), mais j’espère au moins qu’il vous a plu... Allez, juste histoire de faire durer le plaisir, voici une dernière chanson pour la route. Après tout, puisque je ne posterai probablement rien le mois prochain, autant prendre dès maintenant le temps de fêter avec vous le mois de mai qui arrive. C’est peut-être un peu précipité, j’en conviens, mais que voulez-vous, je suis d’humeur mélomane. D’autant que si la version française du morceau évoque la fraîcheur délicate d’un matin de mai, le texte original, quant à lui, parle en fait de la volupté d'un après-midi de juin. Une divergence poétique qui nous permet de faire d’une pierre deux coups et de rendre hommage non pas au seul mois qui approche, mais également à celui qui viendra juste après. Si c’est pas beau, ça... (Bon, en vérité, c’est juste que de vous parler de "Petite pluie d'avril" en introduction m’a fait penser à cette chanson, et il a bien fallu que je trouve une excuse pour partager avec vous un peu de ma nostalgie. :3 ) Quoi qu’il en soit, voilà qui me paraît être une bien belle note sur laquelle se quitter. Je vous dirais bien bonne continuation, mais c’est peut-être un peu trop définitif comme formule d’au revoir. Après tout, ce n’est pas comme si je vous abandonnais, vous ou FA. Je vais juste prendre un peu de recul par rapport à cette newsletter, c’est tout. On ne le répétera jamais assez, mais c’est important de savoir se ressourcer de temps en temps. Vous aussi d’ailleurs, pensez à bien prendre soin de vous. Ne laissez jamais ce que vous aimez devenir une corvée pour vous, et si vous sentez que vous avez besoin d’un peu de repos, n’hésitez pas. Mais voilà que je recommence à vous asticoter avec mes leçons de morale. Encore que pour le coup, il serait peut-être plus approprié de parler de leçon de moral. XD Décidément, je suis incorrigible. Sur ce, votre humble serviteur vous dit à la prochaine. D’ici là, portez-vous bien, profitez pleinement de la fin du printemps, passez un bel été, et je vous retrouve dans quelques mois pour un nouveau numéro. Enfin bon, je dis ça, mais l’échéance en elle-même n’a évidemment rien d’absolu. Rien n’est jamais gravé dans le marbre, après tout. Qui peut dire quand est-ce que l’inspiration et la motivation vont frapper ? De ce que j’en sais, je pourrais tout aussi bien me retrouver au beau milieu du mois de juillet à me dire : "punaise, il faut absolument que je leur parle de ça !" XD Mais j’imagine que tout ceci commence-t-à traîner un peu trop en longueur. Vous devez sûrement vous lasser de toutes ces tergiversations inutiles. Haha, désolé. Allez, trêve de bavardages et de spéculations ! À bientôt tout le monde. ^_^
FA+
