Sharing is Caring #44 - Octo-brrr
3 years ago
General
Bonnnnnjour tout le monde.
J'espère que vous allez bien en cette sinistre occasion. Ceux qui parmi vous suivent cette newsletter depuis un moment déjà savent que j'adore accorder mes petites présentations à la saison. Et qui dit octobre dit bien sûr Halloween. :3 Voici donc un numéro dédié à tous les monstres et revenant qui sortiront faire la fête la nuit du 31. Coïncidence amusante, cette édition n'est autre que la quarante-quatrième. Quand on connaît la réputation que se traîne le chiffre 4 dans certains pays d'Asie, c'est assez cocasse. (Pour ceux qui ne seraient pas au courant, en Chine et dans la plupart des pays qui lui sont culturellement affiliés - pour faire simple -, le chiffre 4 se prononce de la même manière que le mot "mort", ce qui fait qu'il est souvent considéré comme un porte-malheur par les plus superstitieux, un peu comme le nombre 13 en Occident. J'avoue que je ne sais pas du tout ce qu'ils pensent du nombre 44, par contre. XD ) Bref, tout ça pour dire que la sélection du jour sera placée sous le signe non pas du poisson mais du frisson. Comme le dirait le poète, toi qui entres ici, abandonne tout espoir... Oui, bon, j'en fais peut-être un peu trop. Mais je n'allais pas manquer une occasion de citer ce bon vieux Dante. :p En tout cas, j'espère que vous êtes prêts pour cette nouvelle danse. Elle sera macabre, à n'en point douter. ;)
- Nine Sols (Red Candle Games)
https://www.youtube.com/watch?v=luKV9hpDvw8
Et pour ouvrir ce bal des ombres, voilà un jeu à l’atmosphère aussi angoissante que poétique. Ce n’est pas à proprement parler un jeu d’horreurs, mais je trouvais qu’il résonnait plutôt bien avec la saison. Vous me direz, sa sortie n’est manifestement pas prévue avant (au moins) juin 2023, alors je m’y prends peut-être un peu tôt. Je ne doute cependant pas que vous comprendrez, en visionnant le trailer, pourquoi je ne pouvais pas attendre pour partager mon engouement avec vous. Pour le dire simplement, le jeu promet d’être de toute beauté. Il va de soi que ma connaissance de son univers est pour l’instant limitée, mais je tâcherai néanmoins de faire honneur à sa richesse et à son lyrisme. Commençons toutefois par les bases. Le héros de ce récit au ton résolument mélancolique est un jeune homme-chat au tempérament taciturne répondant au nom de Yi. Suite à d’étranges événements, le voilà qui trouve refuge dans le village des fleurs de pêcher où il est recueilli par Xuan Xuan, un petit orphelin qui aura tôt fait de s’attacher à l’énigmatique félin comme à un grand frère. Seulement, tout dans le village n’est pas aussi rose que les fleurs de pêcher. Deux ans après l’arrivée de Yi, Xuan Xuan est choisi pour participer à la cérémonie annuelle du hameau, un curieux rituel au cours duquel les âmes les plus méritantes du village reçoivent la bénédiction des Sols, les divinités que vénèrent les habitants de ce monde, avant d’être admises dans leur royaume bienheureux où les attend une vie d’insouciance et de volupté en compagnie des dieux et des autres élus. Alors c’est sûr que sur le papier, ça a l’air génial. Mais les villageois ignorent la sinistre vérité que dissimule cette cérémonie, une vérité qui va pourtant sauter aux yeux du joueur avec toute la subtilité d’une carcasse décapitée s’écrasant par terre. Car de toute évidence, l’histoire de Nine Sols est aussi celle d’une ancienne conspiration. Heureusement, Yi est là pour sauver Xuan Xuan de ce sort funeste. Alors que le jeune garçon s’avance sur l’autel pour recevoir la bénédiction des Sols, le mystérieux félin bondit et, en un éclair, détruit la machine infernale censée servir d’instrument à la volonté divine. C’est la confusion la plus totale dans l’assistance. Xuan Xuan n’a cependant pas le temps de demander des explications à son grand frère, car le voilà qui disparaît dans le conduit du monte-charge relié à l’autel. Caché derrière les voiles brumeux de son grand chapeau, l’homme-chat en sait manifestement long sur les puissances qui tirent les ficelles dans l’ombre des Sols. Mais ce n’est pas son impassibilité nimbée de silence qui va nous aider à y voir plus clair. Pour l’heure, l’inflexible félin a visiblement une mission à accomplir et des comptes à régler. Et c’est au joueur qu’il appartient de l’assister dans cette périlleuse entreprise. Plongeant dans les entrailles de ce sordide complot, il vous faudra faire preuve d’adresse si vous voulez venir à bout des hordes d’ennemis qui se dresseront sur la route de Yi. Par chance, il se trouve que l’intrépide boule de poils ne craint pas la mort. Car si la plupart des chats n’ont que neuf vies, le jeune alchimiste maîtrise quant à lui les secrets du Tao, ce qui l’autorise à revenir de l’au-delà aussi souvent qu’il le désire. Une aptitude qui lui rendra bien service au cours de son périple, surtout s’il atterrit entre les mains d’un joueur aussi peu doué que moi. XD Pour le reste, je ne vous cacherai pas que les subtilités du gameplay m’intéressent nettement moins que l’atmosphère du récit, mais je serais tout de même tenté de dire que ce qui a été présenté jusque-là semble plutôt solide et prometteur. Le titre revendique d’ailleurs fièrement l’influence qu’a eue Sekiro sur sa mécanique de jeu. Mais si Nine Sols s’inscrit dans cette lignée de Metroidvanias qui semblent emprunter au travail de Hidetaka Miyazaki et à la saga Dark Souls, ce n’est pas tant à Hollow Knight que je le comparerais*, mais plutôt à Blasphemous. Ainsi, la chorégraphie des combats repose essentiellement sur un système de parades et de contre-attaques. À cela vient toutefois s’ajouter une petite particularité. En effet, l’arsenal de Yi comprend aussi des talismans explosifs que notre assassin aux pattes de velours peut accrocher à ses adversaires quand ceux-ci baissent leur garde pour ensuite les faire détoner à distance. C’est vraiment cette mécanique qui semble insuffler son rythme à l’aventure, et franchement, l’ensemble a l’air délicieusement fluide. Par ailleurs, à l’instar du Pénitent et de ses flasques biliaires, Yi dispose également d’un stock limité d’objets de soin (dans le cas du ténébreux félin, il s’agit des différentes doses d’herbes médicinales qu’il peut consommer grâce à sa pipe), un stock que le joueur devra apprendre à gérer intelligemment entre deux points de sauvegarde. Mais comme je vous l’expliquais plus haut, c’est avant tout l’ambiance du titre qui m’a séduit. Ça n’engage bien sûr que moi, mais je trouve que c’est vraiment le gros point fort du jeu. Avec son esthétique crépusculaire à mi-chemin entre l’heroic fantasy et la science-fiction (je me souviens d’un commentaire qui décrivait l’univers du jeu comme "la version taoïste de Cyberpunk"), le monde de New Penglai devrait être un vrai régal à explorer. En tout cas, sur le plan visuel, l’aventure - entièrement dessinée à la main - s’annonce d’ores et déjà exquise. Certes, certains aspects du jeu ont encore besoin d’être polis par endroits (notamment la traduction, qui semble parfois un peu bancale), mais vous avouerez que tout cela ne manque pas de donner l’eau à la bouche... :3
* Une comparaison qui semble d’ailleurs en offusquer plus d’un, mais que voulez-vous, c’est le jeu qui a redéfini et popularisé le genre pour l’époque actuelle, alors il est on ne peut plus naturel que les gens s’en servent de point de repère. En ce qui me concerne, en tout cas, c’est une comparaison que je fais le plus souvent avec toute l’affection du monde. J’adore ce style de jeux, alors plus on m’en propose, mieux c’est (enfin, du moment que vous mettez un minimum de créativité et de passion dans votre projet :p ).
- The Outbound Ghost (Conradical Games)
https://www.youtube.com/watch?v=jwCwtumqERY
C’est l’histoire d’une petite bourgade perdue au fin fond de nulle part nommée Outbound. Hélas, ce qui était jadis une ville florissante et pleine de vie n’est aujourd’hui plus que l’ombre d’elle-même. Frappé par une série d’incidents funestes, à commencer par l’oeuvre macabre d’un serial killer, le hameau s’est peu à peu transformé en ville fantôme... au sens le plus littéral du terme. En effet, si les habitants d’Outbound ont depuis longtemps rendu leurs derniers souffles, leurs âmes continuent de hanter ses rues, incapables de passer dans l’autre monde en raison de tous ces regrets qui les rongent suite à leur fin aussi tragique que mystérieuse. C’est là que notre protagoniste entre en scène. Ayant quitté la ville de son vivant, le voilà qui revient dans la région après avoir passé l’arme à gauche pour élucider certaines ombres de son passé et trouver les réponses qui lui permettront enfin de reposer en paix. Malheureusement, il semblerait qu’il ait perdu la plupart de ses souvenirs mortels dans l’accident qui l’a fait passer de vie à trépas. Voilà qui ne va pas lui faciliter la tâche. Après tout, comment rectifier les erreurs du passé quand on ne s’en souvient même pas ? Par chance, ce que notre héros aussi amnésique qu’ectoplasmique manque en corporalité, il l’a en détermination. De retour dans sa ville natale, le petit spectre est prêt à se démener pour remettre les pièces du puzzle en place et faire la lumière sur les raisons qui l’ont poussé à revenir. Mais avant de pouvoir retrouver son identité perdue et découvrir ce qu’il est advenu de sa famille, il lui faudra d’abord démêler les fils du mystère qui entoure l’horrible tragédie qui s’est jouée à Outbound il y a toutes ces années et aider les âmes tourmentées qui peuplent encore la ville fantôme à faire leur propre deuil. Car si ses victimes hantent à présent la bourgade, le tueur en série qui décima jadis la population d’Outbound n’a jamais pu être identifié, et les motivations qui l’incitèrent à commettre une telle atrocité demeurent aujourd’hui encore une énigme pour toutes ces pauvres âmes. Pourtant, se pourrait-il que le meurtrier soit toujours parmi eux, retenu en ce bas monde par ce même sentiment d’inachèvement qui les empêche tous d'accéder au repos éternel ? Décidément, les marais qui entoure le hameau cachent bien des secrets. Et c'est évidemment au joueur qu'il appartient de les percer à jour. Voilà en tout cas un jeu qui semble avoir été taillé pour Halloween*. Aussi sombre que coloré, The Outbound Ghost - comme cela vous sautera immédiatement aux yeux en visionnant la bande-annonce - est un RPG librement inspiré de la série Paper Mario (en particulier des trois premiers opus). Et vraiment, le titre devrait ravir tous les fans de la saga. Pour commencer, le jeu est un pur bonheur sur le plan visuel. On retrouve bien sûr le style iconique qui a fait le charme de la franchise, et je dois dire que la façon dont le studio se l'est réapproprié est tout à fait admirable. Je ne saurais trop comment l'expliquer, mais le jeu est parvenu à recycler ses influences sans pour autant compromettre son identité. Le character design, lisse et rondouillard, est par ailleurs adorable. C'est néanmoins au niveau de son gameplay que le titre commence vraiment à se distinguer. Le système de combat est même particulièrement riche. Au lieu de se battre directement, le protagoniste et ses amis font appel à des "figments" (je vous avouerai que je ne sais pas trop comment traduire le terme XD ), de petits esprits subalternes, engendrés par les émotions qui animent les âmes en peine, que seules certaines personnes peuvent percevoir (même après la mort). Étant l'empreinte d'une émotion particulière, chacun de ces petits feux follets dispose de compétences qui lui sont propres, et il vous faudra apprendre à maîtriser toutes ces particularités pour triompher des apparitions hostiles qui infestent la banlieue d'Outbound. Car les "figments" ne sont pas tous aussi serviables que ceux qui assistent nos héros au combat. Certains, manifestations de sentiments particulièrement négatifs, ne manqueront pas de se dresser sur la route de nos intrépides fantômes. À vous de faire preuve de sagacité pour mener la fine équipe à bon port. Par ailleurs, si les combats se déroulent au tour par tour - comme dans la plupart des Paper Mario -, le joueur peut maximiser le nombre d'action dont il dispose en accumulant des "Points Éther" grâce à certaines capacités. Utilisée habilement, cette astuce vous permettra de prendre vos ennemis de court tout en minimisant les dommages subits par vos "figments". Attaquez sans relâche, et vous aurez même la possibilité d'étourdir vos adversaires. Vraiment, l'ensemble est plutôt bien ficelé. (Bien sûr, à tout cela vient également s'ajouter un bon vieux système de commandes d'action, rendant les phases de combat encore plus trépidantes.) À l'instar de Nine Sols, je serais néanmoins tenté de dire que le plus gros point fort du jeu, c'est son ambiance. Portée par une galerie de personnages aussi éclectiques qu'attachants, l'intrigue se veut mélancolique et intimiste. Le joueur sera par ailleurs invité à multiplier les points de vue, jonglant entre différents héros au fil des chapitres. Vraiment, The Outbound Ghost a tout pour plaire : un récit prenant, des personnages hauts en couleur, une mécanique bien huilée, des décors somptueux... Même sans être fan de Paper Mario, le jeu ne devrait pas vous laisser indifférent.
* Si le trailer dont je vous ai donné le lien concerne le portage Switch, il me semble que ce dernier n'est toutefois pas encore sorti. La version PC est en revanche d'ores et déjà disponible, alors si vous ne savez pas quoi faire demain soir, n'hésitez pas à y jeter un oeil. :3
- Pit of Babel (Scottie Supple et Maceo bob Mair)
https://www.youtube.com/watch?v=KekO1GJjNYs
Je vous avouerai que celui-là, je ne sais pas trop par quel bout le prendre. Il faut dire que l’expérience qu’il propose est assez particulière. En termes de gameplay, le jeu - qui est au demeurant assez court - semble s’apparenter à un étrange croisement entre une sorte de Tetris inversé et un simulateur d’élevage. Sur une petite île perdue dans d’obscurs abysses, le joueur aura pour tâche de construire une tour, la plus haute et la plus fière qui soit. Pour ce faire, il dispose d’une curieuse machine, capable de transformer les petites créatures rouges qui rampent sur les rivages squelettiques de l’île en précieux blocs de construction. Le procédé est certes aussi peu ragoûtant que l’aspect viscéral de la machine, et les défenseurs de la cause animale seront sûrement nombreux à crier au scandale - si tant est qu’ils vous retrouvent dans ces tréfonds oubliés -, mais ainsi va la vie. Comme le dit le proverbe, on ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs. Alors rangez vos scrupules dans le placard, et broyez-moi toutes ces petites bestioles. Cette tour ne va pas se construire toute seule, après tout. Bien sûr, pour mener à bien votre entreprise, il vous faudra non seulement gérer votre "troupeau" de manière habile, mais également optimiser la façon dont vous imbriquerez vos pièces. Car ce n’est pas le tout de construire l’édifice le plus haut qui soit, encore faut-il qu’il soit stable. Ce n’est toutefois que la partie émergée de l’iceberg. En effet, au fur et à mesure que votre tour s’élèvera, vous serez amenés à croiser différents paliers. À chaque fois que vous en franchirez un, vous débloquerez un fragment de récit, chroniques fuligineuses relatant l’étrange périple d’un individu sans nom ni visage dans les profondeurs muettes d’une inquiétante fosse. Croisant la route d’une autre âme égarée, c’est en son éloquente compagnie que notre narrateur anonyme va s’enfoncer dans les circonvolutions de cette insondable spirale, descendant à travers la fumée et le goudron vers les réponses qui sommeillent au fond de cet antique abîme. Un lien semble alors se dessiner, tandis que les deux protagonistes philosophent sur la nature de ce mystérieux berceau et sur la raison de leur présence en ces lieux perdus, entre cette promenade sépulcrale et la partie proprement vidéoludique du titre. Mais si l’imagerie déployée par le texte présente certaines similitudes avec l’environnement dans lequel opère le joueur, la relation entre les deux - si effectivement il y en a une - reste ambiguë. Je me garderai bien d’influencer votre lecture en proposant une quelconque interprétation, mais je tenais toutefois à souligner la qualité de l’écriture. Car si le lien entre gameplay et récit peut sembler hermétique, il est indéniable que les deux se complètent brillamment. Ciselé comme un ténébreux joyau, le texte tisse une atmosphère sombre et envoûtante qui sublime à merveille le reste du jeu. Je pense que c’est d’ailleurs le mot : atmosphérique. Pit of Babel est avant tout une expérience atmosphérique. Ne vous méprenez pas, cela dit : le gameplay et ce qu’il implique sur le plan narratif restent tout aussi fascinants. D’autant que ces fragments d’histoire ne sont pas les seules choses que vous débloquerez en cours de route. En effet, à chaque fois que vous atteindrez un nouveau palier, la tâche se complexifiera. Vous débloquerez par exemple des sources additionnelles de nourriture, pour aider vos (futures) briques à proliférer encore plus vite. De nouvelles espèces feront également leur apparition, notamment des bestioles blindées que vous ne pourrez pas passer à la broyeuse et qu’il vous faudra donc tenir à l’écart du mieux que vous pourrez pour éviter qu’elles ne gaspillent de précieuses ressources. Vraiment, le fonctionnement du jeu est bien plus astucieux qu’il n’y paraît de prime abord. Et bien sûr, une fois que vous avez atteint les ultimes hauteurs de ce gouffre d’encre et franchi le dernier palier, vient l’ineffable plaisir de faire s’écrouler votre construction dans une fracassante apothéose. Allez, ne jouez pas les innocents, on sait tous que c’est ce que vous attendiez depuis le début. Après tout, quel est l’intérêt de bâtir un édifice aussi inutilement haut, si ce n’est de le faire s’effondrer le plus spectaculairement possible ? Certes, ce n’est pas un objectif officiel du jeu, mais comment résister à la tentation. :p Et puis, n’est-ce pas le destin de Babel, fruit de l’arrogance et de l’avidité, que de s’écrouler avant de toucher le ciel ? En tout cas, je vous recommande vivement de jeter un œil au jeu. À l’image du mythe qui en a inspiré le titre, Pit of Babel est une troublante réflexion sur la nature humaine. Sur l’identité, l’individualité, la puissance de l’effort collectif, la place de l’Homme dans le monde et dans la société. Sur l’existence, en somme. Et comme chacun sait, il n’y a rien de plus terrifiant*...
* Heureusement, vous pouvez compter sur ManlyBadassHero et son "ingénierie virile" pour détendre l’atmosphère. Vous trouverez par ailleurs toutes les informations pratiques relatives au jeu dans la description de la vidéo dont je vous ai donné le lien. Vous me direz, j’aurais pu vous les indiquer moi-même, mais je trouvais ça plus sympa de me servir de ce let’s play comme intermédiaire. :3
Et voilà qui conclura ce lugubre défilé de spectres et de goules en tout genre. Mes démons et moi espérons que cette édition spéciale vous aura plu. Il va sans dire que je vous souhaite de passer une bonne soirée d'Halloween. En ce qui me concerne, je comptais essayer le nouveau Bayonetta, mais je dois avouer que cette histoire de multivers m’a un peu refroidi. Sans parler de tout ce cirque autour de la comédienne qui interprétait la Sorcière dans les deux premiers opus. J’aurais aussi voulu me lancer enfin dans l’aventure Cult of the Lamb, mais j’attends toujours de savoir si le jeu est disponible en version physique... Du coup, je pense que je vais tout simplement (re)jouer à Blasphemous à la place. Le jeu est une véritable torture quand votre manette souffre de joy-con drift (remarquez, c’est étonnamment approprié sur le plan thématique XD ), mais ça reste le bain de sang idéal pour célébrer comme il se doit la nuit de l’horreur. Sinon, je pensais aussi visionner la première saison de Dead End : Paranormal Park. La série n’a bien sûr pas manqué de me taper dans l’œil, mais je n’ai pourtant pas encore eu l’occasion de la regarder dans son intégralité. Alors entre Halloween et la saison 2 qui se profile à l’horizon (j’ai même cru comprendre qu’elle était déjà sortie), ce serait le moment idéal pour se faire un petit marathon télé... Ah là là, tant de possibilités pour une seule nuit. Et vous, vous êtes plutôt chasse aux friandises, fête costumée, ou petite soirée tranquille ? En tout cas, profitez-en bien. Car après les festivités d’octobre vient l’austérité de novembre, mois du souvenir et du recueillement. Promis, je ferai tout de même en sorte que le prochain numéro ne soit pas trop morose. :p Allez, je ne vous retiens pas plus longtemps. Ne faites pas trop de folies demain soir, et à la prochaine pour une nouvelle édition. Bye-bye les p’tits loups(-garous). :3
J'espère que vous allez bien en cette sinistre occasion. Ceux qui parmi vous suivent cette newsletter depuis un moment déjà savent que j'adore accorder mes petites présentations à la saison. Et qui dit octobre dit bien sûr Halloween. :3 Voici donc un numéro dédié à tous les monstres et revenant qui sortiront faire la fête la nuit du 31. Coïncidence amusante, cette édition n'est autre que la quarante-quatrième. Quand on connaît la réputation que se traîne le chiffre 4 dans certains pays d'Asie, c'est assez cocasse. (Pour ceux qui ne seraient pas au courant, en Chine et dans la plupart des pays qui lui sont culturellement affiliés - pour faire simple -, le chiffre 4 se prononce de la même manière que le mot "mort", ce qui fait qu'il est souvent considéré comme un porte-malheur par les plus superstitieux, un peu comme le nombre 13 en Occident. J'avoue que je ne sais pas du tout ce qu'ils pensent du nombre 44, par contre. XD ) Bref, tout ça pour dire que la sélection du jour sera placée sous le signe non pas du poisson mais du frisson. Comme le dirait le poète, toi qui entres ici, abandonne tout espoir... Oui, bon, j'en fais peut-être un peu trop. Mais je n'allais pas manquer une occasion de citer ce bon vieux Dante. :p En tout cas, j'espère que vous êtes prêts pour cette nouvelle danse. Elle sera macabre, à n'en point douter. ;)
- Nine Sols (Red Candle Games)
https://www.youtube.com/watch?v=luKV9hpDvw8
Et pour ouvrir ce bal des ombres, voilà un jeu à l’atmosphère aussi angoissante que poétique. Ce n’est pas à proprement parler un jeu d’horreurs, mais je trouvais qu’il résonnait plutôt bien avec la saison. Vous me direz, sa sortie n’est manifestement pas prévue avant (au moins) juin 2023, alors je m’y prends peut-être un peu tôt. Je ne doute cependant pas que vous comprendrez, en visionnant le trailer, pourquoi je ne pouvais pas attendre pour partager mon engouement avec vous. Pour le dire simplement, le jeu promet d’être de toute beauté. Il va de soi que ma connaissance de son univers est pour l’instant limitée, mais je tâcherai néanmoins de faire honneur à sa richesse et à son lyrisme. Commençons toutefois par les bases. Le héros de ce récit au ton résolument mélancolique est un jeune homme-chat au tempérament taciturne répondant au nom de Yi. Suite à d’étranges événements, le voilà qui trouve refuge dans le village des fleurs de pêcher où il est recueilli par Xuan Xuan, un petit orphelin qui aura tôt fait de s’attacher à l’énigmatique félin comme à un grand frère. Seulement, tout dans le village n’est pas aussi rose que les fleurs de pêcher. Deux ans après l’arrivée de Yi, Xuan Xuan est choisi pour participer à la cérémonie annuelle du hameau, un curieux rituel au cours duquel les âmes les plus méritantes du village reçoivent la bénédiction des Sols, les divinités que vénèrent les habitants de ce monde, avant d’être admises dans leur royaume bienheureux où les attend une vie d’insouciance et de volupté en compagnie des dieux et des autres élus. Alors c’est sûr que sur le papier, ça a l’air génial. Mais les villageois ignorent la sinistre vérité que dissimule cette cérémonie, une vérité qui va pourtant sauter aux yeux du joueur avec toute la subtilité d’une carcasse décapitée s’écrasant par terre. Car de toute évidence, l’histoire de Nine Sols est aussi celle d’une ancienne conspiration. Heureusement, Yi est là pour sauver Xuan Xuan de ce sort funeste. Alors que le jeune garçon s’avance sur l’autel pour recevoir la bénédiction des Sols, le mystérieux félin bondit et, en un éclair, détruit la machine infernale censée servir d’instrument à la volonté divine. C’est la confusion la plus totale dans l’assistance. Xuan Xuan n’a cependant pas le temps de demander des explications à son grand frère, car le voilà qui disparaît dans le conduit du monte-charge relié à l’autel. Caché derrière les voiles brumeux de son grand chapeau, l’homme-chat en sait manifestement long sur les puissances qui tirent les ficelles dans l’ombre des Sols. Mais ce n’est pas son impassibilité nimbée de silence qui va nous aider à y voir plus clair. Pour l’heure, l’inflexible félin a visiblement une mission à accomplir et des comptes à régler. Et c’est au joueur qu’il appartient de l’assister dans cette périlleuse entreprise. Plongeant dans les entrailles de ce sordide complot, il vous faudra faire preuve d’adresse si vous voulez venir à bout des hordes d’ennemis qui se dresseront sur la route de Yi. Par chance, il se trouve que l’intrépide boule de poils ne craint pas la mort. Car si la plupart des chats n’ont que neuf vies, le jeune alchimiste maîtrise quant à lui les secrets du Tao, ce qui l’autorise à revenir de l’au-delà aussi souvent qu’il le désire. Une aptitude qui lui rendra bien service au cours de son périple, surtout s’il atterrit entre les mains d’un joueur aussi peu doué que moi. XD Pour le reste, je ne vous cacherai pas que les subtilités du gameplay m’intéressent nettement moins que l’atmosphère du récit, mais je serais tout de même tenté de dire que ce qui a été présenté jusque-là semble plutôt solide et prometteur. Le titre revendique d’ailleurs fièrement l’influence qu’a eue Sekiro sur sa mécanique de jeu. Mais si Nine Sols s’inscrit dans cette lignée de Metroidvanias qui semblent emprunter au travail de Hidetaka Miyazaki et à la saga Dark Souls, ce n’est pas tant à Hollow Knight que je le comparerais*, mais plutôt à Blasphemous. Ainsi, la chorégraphie des combats repose essentiellement sur un système de parades et de contre-attaques. À cela vient toutefois s’ajouter une petite particularité. En effet, l’arsenal de Yi comprend aussi des talismans explosifs que notre assassin aux pattes de velours peut accrocher à ses adversaires quand ceux-ci baissent leur garde pour ensuite les faire détoner à distance. C’est vraiment cette mécanique qui semble insuffler son rythme à l’aventure, et franchement, l’ensemble a l’air délicieusement fluide. Par ailleurs, à l’instar du Pénitent et de ses flasques biliaires, Yi dispose également d’un stock limité d’objets de soin (dans le cas du ténébreux félin, il s’agit des différentes doses d’herbes médicinales qu’il peut consommer grâce à sa pipe), un stock que le joueur devra apprendre à gérer intelligemment entre deux points de sauvegarde. Mais comme je vous l’expliquais plus haut, c’est avant tout l’ambiance du titre qui m’a séduit. Ça n’engage bien sûr que moi, mais je trouve que c’est vraiment le gros point fort du jeu. Avec son esthétique crépusculaire à mi-chemin entre l’heroic fantasy et la science-fiction (je me souviens d’un commentaire qui décrivait l’univers du jeu comme "la version taoïste de Cyberpunk"), le monde de New Penglai devrait être un vrai régal à explorer. En tout cas, sur le plan visuel, l’aventure - entièrement dessinée à la main - s’annonce d’ores et déjà exquise. Certes, certains aspects du jeu ont encore besoin d’être polis par endroits (notamment la traduction, qui semble parfois un peu bancale), mais vous avouerez que tout cela ne manque pas de donner l’eau à la bouche... :3
* Une comparaison qui semble d’ailleurs en offusquer plus d’un, mais que voulez-vous, c’est le jeu qui a redéfini et popularisé le genre pour l’époque actuelle, alors il est on ne peut plus naturel que les gens s’en servent de point de repère. En ce qui me concerne, en tout cas, c’est une comparaison que je fais le plus souvent avec toute l’affection du monde. J’adore ce style de jeux, alors plus on m’en propose, mieux c’est (enfin, du moment que vous mettez un minimum de créativité et de passion dans votre projet :p ).
- The Outbound Ghost (Conradical Games)
https://www.youtube.com/watch?v=jwCwtumqERY
C’est l’histoire d’une petite bourgade perdue au fin fond de nulle part nommée Outbound. Hélas, ce qui était jadis une ville florissante et pleine de vie n’est aujourd’hui plus que l’ombre d’elle-même. Frappé par une série d’incidents funestes, à commencer par l’oeuvre macabre d’un serial killer, le hameau s’est peu à peu transformé en ville fantôme... au sens le plus littéral du terme. En effet, si les habitants d’Outbound ont depuis longtemps rendu leurs derniers souffles, leurs âmes continuent de hanter ses rues, incapables de passer dans l’autre monde en raison de tous ces regrets qui les rongent suite à leur fin aussi tragique que mystérieuse. C’est là que notre protagoniste entre en scène. Ayant quitté la ville de son vivant, le voilà qui revient dans la région après avoir passé l’arme à gauche pour élucider certaines ombres de son passé et trouver les réponses qui lui permettront enfin de reposer en paix. Malheureusement, il semblerait qu’il ait perdu la plupart de ses souvenirs mortels dans l’accident qui l’a fait passer de vie à trépas. Voilà qui ne va pas lui faciliter la tâche. Après tout, comment rectifier les erreurs du passé quand on ne s’en souvient même pas ? Par chance, ce que notre héros aussi amnésique qu’ectoplasmique manque en corporalité, il l’a en détermination. De retour dans sa ville natale, le petit spectre est prêt à se démener pour remettre les pièces du puzzle en place et faire la lumière sur les raisons qui l’ont poussé à revenir. Mais avant de pouvoir retrouver son identité perdue et découvrir ce qu’il est advenu de sa famille, il lui faudra d’abord démêler les fils du mystère qui entoure l’horrible tragédie qui s’est jouée à Outbound il y a toutes ces années et aider les âmes tourmentées qui peuplent encore la ville fantôme à faire leur propre deuil. Car si ses victimes hantent à présent la bourgade, le tueur en série qui décima jadis la population d’Outbound n’a jamais pu être identifié, et les motivations qui l’incitèrent à commettre une telle atrocité demeurent aujourd’hui encore une énigme pour toutes ces pauvres âmes. Pourtant, se pourrait-il que le meurtrier soit toujours parmi eux, retenu en ce bas monde par ce même sentiment d’inachèvement qui les empêche tous d'accéder au repos éternel ? Décidément, les marais qui entoure le hameau cachent bien des secrets. Et c'est évidemment au joueur qu'il appartient de les percer à jour. Voilà en tout cas un jeu qui semble avoir été taillé pour Halloween*. Aussi sombre que coloré, The Outbound Ghost - comme cela vous sautera immédiatement aux yeux en visionnant la bande-annonce - est un RPG librement inspiré de la série Paper Mario (en particulier des trois premiers opus). Et vraiment, le titre devrait ravir tous les fans de la saga. Pour commencer, le jeu est un pur bonheur sur le plan visuel. On retrouve bien sûr le style iconique qui a fait le charme de la franchise, et je dois dire que la façon dont le studio se l'est réapproprié est tout à fait admirable. Je ne saurais trop comment l'expliquer, mais le jeu est parvenu à recycler ses influences sans pour autant compromettre son identité. Le character design, lisse et rondouillard, est par ailleurs adorable. C'est néanmoins au niveau de son gameplay que le titre commence vraiment à se distinguer. Le système de combat est même particulièrement riche. Au lieu de se battre directement, le protagoniste et ses amis font appel à des "figments" (je vous avouerai que je ne sais pas trop comment traduire le terme XD ), de petits esprits subalternes, engendrés par les émotions qui animent les âmes en peine, que seules certaines personnes peuvent percevoir (même après la mort). Étant l'empreinte d'une émotion particulière, chacun de ces petits feux follets dispose de compétences qui lui sont propres, et il vous faudra apprendre à maîtriser toutes ces particularités pour triompher des apparitions hostiles qui infestent la banlieue d'Outbound. Car les "figments" ne sont pas tous aussi serviables que ceux qui assistent nos héros au combat. Certains, manifestations de sentiments particulièrement négatifs, ne manqueront pas de se dresser sur la route de nos intrépides fantômes. À vous de faire preuve de sagacité pour mener la fine équipe à bon port. Par ailleurs, si les combats se déroulent au tour par tour - comme dans la plupart des Paper Mario -, le joueur peut maximiser le nombre d'action dont il dispose en accumulant des "Points Éther" grâce à certaines capacités. Utilisée habilement, cette astuce vous permettra de prendre vos ennemis de court tout en minimisant les dommages subits par vos "figments". Attaquez sans relâche, et vous aurez même la possibilité d'étourdir vos adversaires. Vraiment, l'ensemble est plutôt bien ficelé. (Bien sûr, à tout cela vient également s'ajouter un bon vieux système de commandes d'action, rendant les phases de combat encore plus trépidantes.) À l'instar de Nine Sols, je serais néanmoins tenté de dire que le plus gros point fort du jeu, c'est son ambiance. Portée par une galerie de personnages aussi éclectiques qu'attachants, l'intrigue se veut mélancolique et intimiste. Le joueur sera par ailleurs invité à multiplier les points de vue, jonglant entre différents héros au fil des chapitres. Vraiment, The Outbound Ghost a tout pour plaire : un récit prenant, des personnages hauts en couleur, une mécanique bien huilée, des décors somptueux... Même sans être fan de Paper Mario, le jeu ne devrait pas vous laisser indifférent.
* Si le trailer dont je vous ai donné le lien concerne le portage Switch, il me semble que ce dernier n'est toutefois pas encore sorti. La version PC est en revanche d'ores et déjà disponible, alors si vous ne savez pas quoi faire demain soir, n'hésitez pas à y jeter un oeil. :3
- Pit of Babel (Scottie Supple et Maceo bob Mair)
https://www.youtube.com/watch?v=KekO1GJjNYs
Je vous avouerai que celui-là, je ne sais pas trop par quel bout le prendre. Il faut dire que l’expérience qu’il propose est assez particulière. En termes de gameplay, le jeu - qui est au demeurant assez court - semble s’apparenter à un étrange croisement entre une sorte de Tetris inversé et un simulateur d’élevage. Sur une petite île perdue dans d’obscurs abysses, le joueur aura pour tâche de construire une tour, la plus haute et la plus fière qui soit. Pour ce faire, il dispose d’une curieuse machine, capable de transformer les petites créatures rouges qui rampent sur les rivages squelettiques de l’île en précieux blocs de construction. Le procédé est certes aussi peu ragoûtant que l’aspect viscéral de la machine, et les défenseurs de la cause animale seront sûrement nombreux à crier au scandale - si tant est qu’ils vous retrouvent dans ces tréfonds oubliés -, mais ainsi va la vie. Comme le dit le proverbe, on ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs. Alors rangez vos scrupules dans le placard, et broyez-moi toutes ces petites bestioles. Cette tour ne va pas se construire toute seule, après tout. Bien sûr, pour mener à bien votre entreprise, il vous faudra non seulement gérer votre "troupeau" de manière habile, mais également optimiser la façon dont vous imbriquerez vos pièces. Car ce n’est pas le tout de construire l’édifice le plus haut qui soit, encore faut-il qu’il soit stable. Ce n’est toutefois que la partie émergée de l’iceberg. En effet, au fur et à mesure que votre tour s’élèvera, vous serez amenés à croiser différents paliers. À chaque fois que vous en franchirez un, vous débloquerez un fragment de récit, chroniques fuligineuses relatant l’étrange périple d’un individu sans nom ni visage dans les profondeurs muettes d’une inquiétante fosse. Croisant la route d’une autre âme égarée, c’est en son éloquente compagnie que notre narrateur anonyme va s’enfoncer dans les circonvolutions de cette insondable spirale, descendant à travers la fumée et le goudron vers les réponses qui sommeillent au fond de cet antique abîme. Un lien semble alors se dessiner, tandis que les deux protagonistes philosophent sur la nature de ce mystérieux berceau et sur la raison de leur présence en ces lieux perdus, entre cette promenade sépulcrale et la partie proprement vidéoludique du titre. Mais si l’imagerie déployée par le texte présente certaines similitudes avec l’environnement dans lequel opère le joueur, la relation entre les deux - si effectivement il y en a une - reste ambiguë. Je me garderai bien d’influencer votre lecture en proposant une quelconque interprétation, mais je tenais toutefois à souligner la qualité de l’écriture. Car si le lien entre gameplay et récit peut sembler hermétique, il est indéniable que les deux se complètent brillamment. Ciselé comme un ténébreux joyau, le texte tisse une atmosphère sombre et envoûtante qui sublime à merveille le reste du jeu. Je pense que c’est d’ailleurs le mot : atmosphérique. Pit of Babel est avant tout une expérience atmosphérique. Ne vous méprenez pas, cela dit : le gameplay et ce qu’il implique sur le plan narratif restent tout aussi fascinants. D’autant que ces fragments d’histoire ne sont pas les seules choses que vous débloquerez en cours de route. En effet, à chaque fois que vous atteindrez un nouveau palier, la tâche se complexifiera. Vous débloquerez par exemple des sources additionnelles de nourriture, pour aider vos (futures) briques à proliférer encore plus vite. De nouvelles espèces feront également leur apparition, notamment des bestioles blindées que vous ne pourrez pas passer à la broyeuse et qu’il vous faudra donc tenir à l’écart du mieux que vous pourrez pour éviter qu’elles ne gaspillent de précieuses ressources. Vraiment, le fonctionnement du jeu est bien plus astucieux qu’il n’y paraît de prime abord. Et bien sûr, une fois que vous avez atteint les ultimes hauteurs de ce gouffre d’encre et franchi le dernier palier, vient l’ineffable plaisir de faire s’écrouler votre construction dans une fracassante apothéose. Allez, ne jouez pas les innocents, on sait tous que c’est ce que vous attendiez depuis le début. Après tout, quel est l’intérêt de bâtir un édifice aussi inutilement haut, si ce n’est de le faire s’effondrer le plus spectaculairement possible ? Certes, ce n’est pas un objectif officiel du jeu, mais comment résister à la tentation. :p Et puis, n’est-ce pas le destin de Babel, fruit de l’arrogance et de l’avidité, que de s’écrouler avant de toucher le ciel ? En tout cas, je vous recommande vivement de jeter un œil au jeu. À l’image du mythe qui en a inspiré le titre, Pit of Babel est une troublante réflexion sur la nature humaine. Sur l’identité, l’individualité, la puissance de l’effort collectif, la place de l’Homme dans le monde et dans la société. Sur l’existence, en somme. Et comme chacun sait, il n’y a rien de plus terrifiant*...
* Heureusement, vous pouvez compter sur ManlyBadassHero et son "ingénierie virile" pour détendre l’atmosphère. Vous trouverez par ailleurs toutes les informations pratiques relatives au jeu dans la description de la vidéo dont je vous ai donné le lien. Vous me direz, j’aurais pu vous les indiquer moi-même, mais je trouvais ça plus sympa de me servir de ce let’s play comme intermédiaire. :3
Et voilà qui conclura ce lugubre défilé de spectres et de goules en tout genre. Mes démons et moi espérons que cette édition spéciale vous aura plu. Il va sans dire que je vous souhaite de passer une bonne soirée d'Halloween. En ce qui me concerne, je comptais essayer le nouveau Bayonetta, mais je dois avouer que cette histoire de multivers m’a un peu refroidi. Sans parler de tout ce cirque autour de la comédienne qui interprétait la Sorcière dans les deux premiers opus. J’aurais aussi voulu me lancer enfin dans l’aventure Cult of the Lamb, mais j’attends toujours de savoir si le jeu est disponible en version physique... Du coup, je pense que je vais tout simplement (re)jouer à Blasphemous à la place. Le jeu est une véritable torture quand votre manette souffre de joy-con drift (remarquez, c’est étonnamment approprié sur le plan thématique XD ), mais ça reste le bain de sang idéal pour célébrer comme il se doit la nuit de l’horreur. Sinon, je pensais aussi visionner la première saison de Dead End : Paranormal Park. La série n’a bien sûr pas manqué de me taper dans l’œil, mais je n’ai pourtant pas encore eu l’occasion de la regarder dans son intégralité. Alors entre Halloween et la saison 2 qui se profile à l’horizon (j’ai même cru comprendre qu’elle était déjà sortie), ce serait le moment idéal pour se faire un petit marathon télé... Ah là là, tant de possibilités pour une seule nuit. Et vous, vous êtes plutôt chasse aux friandises, fête costumée, ou petite soirée tranquille ? En tout cas, profitez-en bien. Car après les festivités d’octobre vient l’austérité de novembre, mois du souvenir et du recueillement. Promis, je ferai tout de même en sorte que le prochain numéro ne soit pas trop morose. :p Allez, je ne vous retiens pas plus longtemps. Ne faites pas trop de folies demain soir, et à la prochaine pour une nouvelle édition. Bye-bye les p’tits loups(-garous). :3
FA+
