Sharing is Caring #57
2 years ago
General
Coucou les p'tits loups ! (Je pense que ça va être ma nouvelle phrase d'accroche. XD )
Ça y est, nous voilà dans le futur. 2023 a tiré sa révérence, et c’est sur une année nouvelle que le soleil s’est levé. J’espère que ces premières semaines n’auront pas été trop dures. Avant toute chose, permettez-moi de vous adresser solennellement tous mes voeux pour 2024. Si j’en crois mon expérience dans le domaine de la correspondance festive, ceux-ci peuvent généralement être divisés en trois grandes catégories. Il y a d’abord la prospérité. Cette dernière n’est évidemment pas à définir comme une fin en soi, mais on ne va pas non plus nier qu’il est agréable de jouir d’une certain sécurité financière, que ce soit pour sa tranquillité d’esprit ou pour se faire plaisir. Sont également inclus dans cette catégorie tous les voeux de réussite, qu’elle soit scolaire ou professionnelle. Vient ensuite la santé, qu’elle soit physique ou mentale, autrement plus précieuse. J’imagine que cette catégorie se passe de commentaires, mais il est important de ne jamais oublier à quel point l’être humain peut être fragile... Enfin, troisième et dernière catégorie, tout ce qui touche à la félicité, au bonheur lui-même. Après tout, que peut-on souhaiter de plus à quelqu’un que d’être heureux ? Bien sûr, on préférerait tous être riche et sain, plutôt que pauvre et malade, mais les détails matériels passent facilement au second plan du moment que l’on garde au fond du coeur la joie de vivre... Alors voilà, pour cette année comme pour toutes celles à venir, je vous souhaite à tous de couler des jours paisibles et riants, entourés de ceux qui vous sont chers. Puisse votre bonne étoile vous guider vers de radieux lendemains. Quant à moi, j’espère humblement que ce nouveau numéro contribuera, à sa bien modeste manière, à illuminer votre journée. Sur ce, je ne crois pas avoir quoi que ce soit à ajouter (pour l’instant :p ), alors que le spectacle commence ! Bonne année... et bonne lecture. :3
- Dick Fight Island (Reibun Ike)
https://e-hentai.org/g/2136071/147c4885ab/
Qui dit janvier dit aussi épiphanie. Chez nous, la couronne revient à celui ou celle qui trouve la fève, mais certains ont une façon autrement plus, ahem ahem, originale de tirer les rois. Au sens propre du terme, d’ailleurs, puisqu’il s’agit de désigner leur nouveau souverain. L’auteur nous embarque ainsi pour le paradis tropical de Pulau Yong’Unda, un archipel luxuriant perdu dans les eaux turquoise des mers du sud. Isolées du reste du monde, ces îles à la beauté sauvage abritent huit clans bien distincts, chacun possédant ses propres traditions et savoir-faire. Tous les quatre ans, les huit tribus se réunissent pour ce qu’ils appellent le tournoi du Grand Wyrm, une compétition sacrée dont le vainqueur est déclaré roi de l’archipel. En effet, si les huit clans vivent aujourd’hui en relative harmonie, ça n’a pas toujours été le cas. Une guerre féroce a autrefois mis Pulau Yong’Unda à feu et à sang, et c’est pour éviter de nouveaux conflits que ce grand tournoi a été instauré. Les champions des huit tribus descendent ainsi dans l’arène pour s’affronter en duels, la victoire revenant à celui qui le premier... parvient à faire éjaculer son adversaire. Oui, oui, vous avez bien entendu. Ce n’est pas pour rien que le tournoi porte le nom d’un grand serpent mythologique. Vigueur et virilité occupent en effet une place primordiale dans la culture de l’archipel, et c’est en faisant cracher sa semence à son rival que l’on démontre sa supériorité. N’allez toutefois pas croire que l’ennemi se laissera faire. Si les hommes de Pulau Yong’Unda ont l’habitude de vivre les fesses à l’air, les guerriers de l’archipel ont également appris à protéger farouchement leurs parties intimes. Et c’est affublés d’étonnantes armures phalliques qu’ils s’avancent sur le champ de bataille. De curieuses cuirasses qui sont parfois bien plus dangereuses qu’elles n’en ont l’air... Après avoir passé les quatre dernières années à étudier à l’étranger, Hart, champion du clan des Joailliers, regagne ainsi sa terre natale pour défendre les couleurs de sa tribu lors du prochain tournoi. Fort du profond savoir qu’il a acquis durant son séjour outre-mer, le fougueux garçon entend bien faire honneur aux siens et remporter la victoire. Mais celle-ci pourrait bien être plus difficile à décrocher qu’il ne le croit. D’autant que si notre fier guerrier a les yeux rivés sur la compétition, son coeur, lui, reste tourné vers cet horizon par-delà lequel l’attend un certain jeune homme... Bref, vous l’aurez compris, Dick Fight Island est l’une de ces oeuvres dont le concept de base est tellement ridicule, tellement outrancier, qu’il en devient génial. On saluera néanmoins l’étonnante sincérité avec laquelle l’auteur s’empare de cette matière incongrue. On serait tenté de dire qu’il prend son intrigue au sérieux, mais à bien y réfléchir, ce n’est pas tout à fait exact. Ce sont plutôt les personnages qu’il prend au sérieux. En effet, s’il assume complètement le caractère saugrenu de la situation, c’est avec une sensibilité aussi surprenante que remarquable qu’il traite les protagonistes et leurs états d’âme. Un savant mélange d’humour et d’humanité qui - en plus d’être furieusement sexy - s’avère étrangement captivant. Amours viriles, rivalités passionnées, affrontements sensuels… c’est un spectacle torride et haletant que promet le tournoi du Grand Wyrm. Bien sûr, je sais pertinemment que cet homoérotisme décalé et extravagant ne sera pas au goût de tout le monde, mais pour peu que vous accrochiez à ce genre d’excentricité, vous ne devriez pas être déçus du voyage. Alors embarquez à votre tour pour les rivages sulfureux de Pulau Yong’Unda, et venez assister aux plus improbables combats decoqs cocks jamais mis en scène. :3
- Dungeons of Dreadrock (repris par Clamavi De Profundis)
https://www.youtube.com/watch?v=KlytebvYBIE
Reprenons du début, si vous le voulez bien. À la base, Dungeons of Dreadrock est un petit jeu d’aventure sorti en 2022. Je n’ai moi-même pas encore eu l’occasion de l’essayer ("encore" étant ici le mot-clé :p ), mais je n’en ai entendu que du bien. Avec ses énigmes retorses et son esthétique délicieusement old-school, le jeu affiche fièrement son ambition de faire revivre "l'esprit des jeux de rôles pour ordinateur des années 80". Votre mission (si tant est que vous soyez suffisamment courageux pour l’accepter :3 ) : partir à l’assaut du donjon de Dreadrock pour sauver votre frère d’un funeste destin. Tous les ans, un jeune homme est en effet choisi pour aller abattre le sorcier maudit qui règne d’une main d’os et de fer sur les sommets enneigés de la région. Jusque-là, aucun n’en est revenu vivant. Et cette année, hélas, c’est votre frère bien-aimé qui a été désigné pour aller défier le sombre tyran*. Mais alors qu’il vous avait simplement été demandé de l’escorter jusqu’aux portes de la sinistre forteresse où se terre le roi maudit, voilà que l’amour sororal finit par prendre le dessus. Refusant d’abandonner votre frère à une mort certaine, vous vous élancez à votre tour dans les ténébreuses entrailles du donjon. Mais parviendrez-vous seulement à retrouver le jeune homme avant de succomber aux pièges qui truffent les cent étages de la bâtisse** ? Il ne tient qu’à vous de déjouer les pronostics. Méfiez-vous, cependant, car le maître de la montagne veille. Initialement intitulée "The Dead King's Secret", la chanson que je voulais vous présenter - reprise ici par le groupe Clamavi De Profundis, connus pour leurs sonorités épiques inspirées de la littérature héroïco-fantastique - raconte ainsi ce qui semble être la légende du seigneur maudit de Dreadrock. Alors qu’il était autrefois un souverain bon et éclairé, le mage finit hélas par céder aux forces obscures. Avide de pouvoir et d’éternité, il scella son âme mortelle dans un anneau d’or (tiens donc), qu’il cacha ensuite dans un recoin oublié du monde, afin que plus jamais l’odieuse relique ne revoie la lumière du jour. La chanson met ainsi en garde les aventuriers qui viendraient défier le noir tyran dans son tombeau de pierre : tant que l’anneau demeure, le roi restera invaincu. Et son ombre perfide, incontestée, continuera de s’étendre sur le pays... Pourtant, en dépit de ce sombre avertissement, la mélodie a quelque chose d’inexplicablement triomphal, comme si la défaite de l’obscur sorcier, aussi improbable soit-elle, était aussi inévitable. Avant que je n’en découvre le contexte exact, le morceau évoquait pour moi l’image d’un héros franchissant fièrement les portes du domaine maudit. Après d’innombrables épreuves, il l’a finalement trouvé, l’anneau endormi qui renferme l’âme du sorcier maléfique. Il a déjoué tous les pièges, vaincu tous les démons que le despote a placés sur sa route, et triomphé de toute la noirceur qui rongeait son coeur. Le roi de la montagne ne peut plus rien contre lui à présent. L’impossible a été accompli, et il n’a plus aucun pouvoir sur le courageux héros. Il ne peut que contempler, du haut de sa tour, le champion qui s’avance victorieusement. L’hiver touche à sa fin, et le soleil se lève à l’horizon, jetant sa douce lumière sur les murs glacés de sa forteresse, comme pour signifier la fin imminente de son règne... Évidemment, n’ayant pas encore joué au jeu, j’ignore si ma vision contient une part de vérité. Mais le fin mot de l’histoire, c’est que ce thème est majestueusement inspirant. À vous de voir, maintenant, si vous partagez mon avis... :p
* Dans le même esprit, je vous invite par ailleurs à jeter un oeil à cette petite vidéo (à moins que vous ne préfériez cette autre version :p ). Pas sûr que le seigneur de Dreadrock soit aussi compatissant, mais vous avouerez que le concept est adorable, le maître des ténèbres qui adopte le "champion" missionné pour le vaincre...
** Un donjon aux 100 étages ? C'est marrant, j'ai l'impression d'avoir déjà entendu ça quelque part... :3
- Le Parc aux Cerfs (ECV Animation, promotion 2022)
https://www.youtube.com/watch?v=zblGp7U2pjQ
Derrière de lourdes grilles, un palais. Dans ce palais, un homme. Sur la tête de cet homme, une couronne. Derrière de lourdes grilles,un palais une prison. Dans cette prison, une chambre. Dans cette chambre, une jeune femme. Cet homme, c'est Louis XV, Sa Majesté des cerfs, et cette demoiselle aux yeux de biche, c'est Diane, sa favorite. Retenue captive entre les murs impassibles de la royale demeure, prisonnière d’un amour froid et impérieux qui dissimule sa cruauté derrière des montagnes de somptueux présents, la douce enfant ne peut que soupirer sur son triste sort, condamnée à contempler silencieusement le monde depuis la fenêtre de son opulente cellule. Un soir, pourtant, alors que son maître vient de s’assoupir à ses côtés, elle décide de tenter sa chance. Sans faire de bruit, la voilà qui s’empare de la clé qui ouvrira la porte interdite de son tombeau. Mais le tour n’en est pas joué pour autant. S’élançant dans l’air immobile, spectre pâle glissant entre les ombres noires, la jeune fille doit encore trouver le chemin qui la conduira hors de cet oppressant labyrinthe. Sans fil d’Ariane pour la guider, Diane n’a d’autre choix que d’inspecter - avec autant de discrétion que de méticulosité - chaque salle, chaque couloir de l’immense demeure, espérant voir se révéler l’issue salvatrice au détour de l’un de ces innombrables corridors. Hélas, c’est bien connu : les murs ont des oreilles. Et parfois même, des yeux... Porté par une direction artistique aussi venimeuse qu’enchanteresse, c’est un court métrage à la beauté terrifiante que signent ainsi les élèves de l’École de Création Visuelle. On se laisse séduire par la poésie de l’image, par la fantasmagorie diabolique de ce conte sans fées, à la fois glacial et enivrant. Pour reprendre les mots d’un autre commentateur, chaque plan est à lui tout seul un vrai petit bijou. Assurément, Le Parc aux Cerfs fait partie de ces oeuvres lourdes de sens qui émerveillent et fascinent autant qu’elles dérangent...
Et voilà, c’était le premier numéro de 2024. Au final, on peut dire que cette édition aura vraiment été placée sous le signe de la royauté. XD Ce n’était pas réellement prémédité, mais comme je le faisais remarquer plus tôt, janvier est le mois des rois, alors ça ne pouvait pas tomber mieux. Si j’avais voulu faire encore plus d’esprit, j’aurais même pu essayer de faire en sorte que chacune des oeuvres présentées soit thématiquement liée à l’un des cadeaux* que les trois mages apportèrent au divin rejeton... mais ce serait sans doute pousser un peu loin. :p En tout cas, j’espère que ce numéro vous aura plu, et que vous aurez passé un agréable moment en ma compagnie. Si c’est la première fois que le hasard vous conduit ici, n’hésitez pas à jeter un oeil aux éditions précédentes pour encore plus de contenu. Et si le cœur vous en dit, ne vous gênez pas non plus pour présenter à votre tour les oeuvres qui ont retenu votre attention. Après tout, c’est là le but avoué de cette newsletter : partager et faire connaître les univers qui nous tiennent à coeur, élargir nos horizons, enrichir nos imaginaires... Enfin bon, il va sans dire qu’il s’agit là d’une invitation, et non d'une obligation. :p Loin de moi l'idée de vous forcer la main. Avant de clôturer cette édition, permettez-moi cependant de vous souhaiter encore une fois une bonne et heureuse année. J’ignore ce que nous réserve l’avenir, mais demain comme aujourd’hui, tâchons simplement de faire de notre mieux. C’est le plus important. Sur ce, je vous donne rendez-vous le mois prochain pour un nouveau numéro. Cette fois encore, l’édition de février sera dédiée à la nouvelle année lunaire. Ce sont les nobles et fiers dragons qui seront à l’honneur en 2024, alors j’espère que mes mots seront à la hauteur de leur majesté. Allez, prenez soin de vous, et à la prochaine tout le monde. ^_^
* Pour ceux qui ne connaîtraient pas la légende, ces trois cadeaux sont traditionnellement : de l’or, symbole solaire de noblesse ; de l’encens, symbole de la pureté divine ; et de la myrrhe, symbole de mort et de résurrection. À vous de voir si vous trouvez des correspondances entre ces trésors allégoriques et la sélection telle qu’elle est. :p
Ça y est, nous voilà dans le futur. 2023 a tiré sa révérence, et c’est sur une année nouvelle que le soleil s’est levé. J’espère que ces premières semaines n’auront pas été trop dures. Avant toute chose, permettez-moi de vous adresser solennellement tous mes voeux pour 2024. Si j’en crois mon expérience dans le domaine de la correspondance festive, ceux-ci peuvent généralement être divisés en trois grandes catégories. Il y a d’abord la prospérité. Cette dernière n’est évidemment pas à définir comme une fin en soi, mais on ne va pas non plus nier qu’il est agréable de jouir d’une certain sécurité financière, que ce soit pour sa tranquillité d’esprit ou pour se faire plaisir. Sont également inclus dans cette catégorie tous les voeux de réussite, qu’elle soit scolaire ou professionnelle. Vient ensuite la santé, qu’elle soit physique ou mentale, autrement plus précieuse. J’imagine que cette catégorie se passe de commentaires, mais il est important de ne jamais oublier à quel point l’être humain peut être fragile... Enfin, troisième et dernière catégorie, tout ce qui touche à la félicité, au bonheur lui-même. Après tout, que peut-on souhaiter de plus à quelqu’un que d’être heureux ? Bien sûr, on préférerait tous être riche et sain, plutôt que pauvre et malade, mais les détails matériels passent facilement au second plan du moment que l’on garde au fond du coeur la joie de vivre... Alors voilà, pour cette année comme pour toutes celles à venir, je vous souhaite à tous de couler des jours paisibles et riants, entourés de ceux qui vous sont chers. Puisse votre bonne étoile vous guider vers de radieux lendemains. Quant à moi, j’espère humblement que ce nouveau numéro contribuera, à sa bien modeste manière, à illuminer votre journée. Sur ce, je ne crois pas avoir quoi que ce soit à ajouter (pour l’instant :p ), alors que le spectacle commence ! Bonne année... et bonne lecture. :3
- Dick Fight Island (Reibun Ike)
https://e-hentai.org/g/2136071/147c4885ab/
Qui dit janvier dit aussi épiphanie. Chez nous, la couronne revient à celui ou celle qui trouve la fève, mais certains ont une façon autrement plus, ahem ahem, originale de tirer les rois. Au sens propre du terme, d’ailleurs, puisqu’il s’agit de désigner leur nouveau souverain. L’auteur nous embarque ainsi pour le paradis tropical de Pulau Yong’Unda, un archipel luxuriant perdu dans les eaux turquoise des mers du sud. Isolées du reste du monde, ces îles à la beauté sauvage abritent huit clans bien distincts, chacun possédant ses propres traditions et savoir-faire. Tous les quatre ans, les huit tribus se réunissent pour ce qu’ils appellent le tournoi du Grand Wyrm, une compétition sacrée dont le vainqueur est déclaré roi de l’archipel. En effet, si les huit clans vivent aujourd’hui en relative harmonie, ça n’a pas toujours été le cas. Une guerre féroce a autrefois mis Pulau Yong’Unda à feu et à sang, et c’est pour éviter de nouveaux conflits que ce grand tournoi a été instauré. Les champions des huit tribus descendent ainsi dans l’arène pour s’affronter en duels, la victoire revenant à celui qui le premier... parvient à faire éjaculer son adversaire. Oui, oui, vous avez bien entendu. Ce n’est pas pour rien que le tournoi porte le nom d’un grand serpent mythologique. Vigueur et virilité occupent en effet une place primordiale dans la culture de l’archipel, et c’est en faisant cracher sa semence à son rival que l’on démontre sa supériorité. N’allez toutefois pas croire que l’ennemi se laissera faire. Si les hommes de Pulau Yong’Unda ont l’habitude de vivre les fesses à l’air, les guerriers de l’archipel ont également appris à protéger farouchement leurs parties intimes. Et c’est affublés d’étonnantes armures phalliques qu’ils s’avancent sur le champ de bataille. De curieuses cuirasses qui sont parfois bien plus dangereuses qu’elles n’en ont l’air... Après avoir passé les quatre dernières années à étudier à l’étranger, Hart, champion du clan des Joailliers, regagne ainsi sa terre natale pour défendre les couleurs de sa tribu lors du prochain tournoi. Fort du profond savoir qu’il a acquis durant son séjour outre-mer, le fougueux garçon entend bien faire honneur aux siens et remporter la victoire. Mais celle-ci pourrait bien être plus difficile à décrocher qu’il ne le croit. D’autant que si notre fier guerrier a les yeux rivés sur la compétition, son coeur, lui, reste tourné vers cet horizon par-delà lequel l’attend un certain jeune homme... Bref, vous l’aurez compris, Dick Fight Island est l’une de ces oeuvres dont le concept de base est tellement ridicule, tellement outrancier, qu’il en devient génial. On saluera néanmoins l’étonnante sincérité avec laquelle l’auteur s’empare de cette matière incongrue. On serait tenté de dire qu’il prend son intrigue au sérieux, mais à bien y réfléchir, ce n’est pas tout à fait exact. Ce sont plutôt les personnages qu’il prend au sérieux. En effet, s’il assume complètement le caractère saugrenu de la situation, c’est avec une sensibilité aussi surprenante que remarquable qu’il traite les protagonistes et leurs états d’âme. Un savant mélange d’humour et d’humanité qui - en plus d’être furieusement sexy - s’avère étrangement captivant. Amours viriles, rivalités passionnées, affrontements sensuels… c’est un spectacle torride et haletant que promet le tournoi du Grand Wyrm. Bien sûr, je sais pertinemment que cet homoérotisme décalé et extravagant ne sera pas au goût de tout le monde, mais pour peu que vous accrochiez à ce genre d’excentricité, vous ne devriez pas être déçus du voyage. Alors embarquez à votre tour pour les rivages sulfureux de Pulau Yong’Unda, et venez assister aux plus improbables combats de
- Dungeons of Dreadrock (repris par Clamavi De Profundis)
https://www.youtube.com/watch?v=KlytebvYBIE
Reprenons du début, si vous le voulez bien. À la base, Dungeons of Dreadrock est un petit jeu d’aventure sorti en 2022. Je n’ai moi-même pas encore eu l’occasion de l’essayer ("encore" étant ici le mot-clé :p ), mais je n’en ai entendu que du bien. Avec ses énigmes retorses et son esthétique délicieusement old-school, le jeu affiche fièrement son ambition de faire revivre "l'esprit des jeux de rôles pour ordinateur des années 80". Votre mission (si tant est que vous soyez suffisamment courageux pour l’accepter :3 ) : partir à l’assaut du donjon de Dreadrock pour sauver votre frère d’un funeste destin. Tous les ans, un jeune homme est en effet choisi pour aller abattre le sorcier maudit qui règne d’une main d’os et de fer sur les sommets enneigés de la région. Jusque-là, aucun n’en est revenu vivant. Et cette année, hélas, c’est votre frère bien-aimé qui a été désigné pour aller défier le sombre tyran*. Mais alors qu’il vous avait simplement été demandé de l’escorter jusqu’aux portes de la sinistre forteresse où se terre le roi maudit, voilà que l’amour sororal finit par prendre le dessus. Refusant d’abandonner votre frère à une mort certaine, vous vous élancez à votre tour dans les ténébreuses entrailles du donjon. Mais parviendrez-vous seulement à retrouver le jeune homme avant de succomber aux pièges qui truffent les cent étages de la bâtisse** ? Il ne tient qu’à vous de déjouer les pronostics. Méfiez-vous, cependant, car le maître de la montagne veille. Initialement intitulée "The Dead King's Secret", la chanson que je voulais vous présenter - reprise ici par le groupe Clamavi De Profundis, connus pour leurs sonorités épiques inspirées de la littérature héroïco-fantastique - raconte ainsi ce qui semble être la légende du seigneur maudit de Dreadrock. Alors qu’il était autrefois un souverain bon et éclairé, le mage finit hélas par céder aux forces obscures. Avide de pouvoir et d’éternité, il scella son âme mortelle dans un anneau d’or (tiens donc), qu’il cacha ensuite dans un recoin oublié du monde, afin que plus jamais l’odieuse relique ne revoie la lumière du jour. La chanson met ainsi en garde les aventuriers qui viendraient défier le noir tyran dans son tombeau de pierre : tant que l’anneau demeure, le roi restera invaincu. Et son ombre perfide, incontestée, continuera de s’étendre sur le pays... Pourtant, en dépit de ce sombre avertissement, la mélodie a quelque chose d’inexplicablement triomphal, comme si la défaite de l’obscur sorcier, aussi improbable soit-elle, était aussi inévitable. Avant que je n’en découvre le contexte exact, le morceau évoquait pour moi l’image d’un héros franchissant fièrement les portes du domaine maudit. Après d’innombrables épreuves, il l’a finalement trouvé, l’anneau endormi qui renferme l’âme du sorcier maléfique. Il a déjoué tous les pièges, vaincu tous les démons que le despote a placés sur sa route, et triomphé de toute la noirceur qui rongeait son coeur. Le roi de la montagne ne peut plus rien contre lui à présent. L’impossible a été accompli, et il n’a plus aucun pouvoir sur le courageux héros. Il ne peut que contempler, du haut de sa tour, le champion qui s’avance victorieusement. L’hiver touche à sa fin, et le soleil se lève à l’horizon, jetant sa douce lumière sur les murs glacés de sa forteresse, comme pour signifier la fin imminente de son règne... Évidemment, n’ayant pas encore joué au jeu, j’ignore si ma vision contient une part de vérité. Mais le fin mot de l’histoire, c’est que ce thème est majestueusement inspirant. À vous de voir, maintenant, si vous partagez mon avis... :p
* Dans le même esprit, je vous invite par ailleurs à jeter un oeil à cette petite vidéo (à moins que vous ne préfériez cette autre version :p ). Pas sûr que le seigneur de Dreadrock soit aussi compatissant, mais vous avouerez que le concept est adorable, le maître des ténèbres qui adopte le "champion" missionné pour le vaincre...
** Un donjon aux 100 étages ? C'est marrant, j'ai l'impression d'avoir déjà entendu ça quelque part... :3
- Le Parc aux Cerfs (ECV Animation, promotion 2022)
https://www.youtube.com/watch?v=zblGp7U2pjQ
Derrière de lourdes grilles, un palais. Dans ce palais, un homme. Sur la tête de cet homme, une couronne. Derrière de lourdes grilles,
Et voilà, c’était le premier numéro de 2024. Au final, on peut dire que cette édition aura vraiment été placée sous le signe de la royauté. XD Ce n’était pas réellement prémédité, mais comme je le faisais remarquer plus tôt, janvier est le mois des rois, alors ça ne pouvait pas tomber mieux. Si j’avais voulu faire encore plus d’esprit, j’aurais même pu essayer de faire en sorte que chacune des oeuvres présentées soit thématiquement liée à l’un des cadeaux* que les trois mages apportèrent au divin rejeton... mais ce serait sans doute pousser un peu loin. :p En tout cas, j’espère que ce numéro vous aura plu, et que vous aurez passé un agréable moment en ma compagnie. Si c’est la première fois que le hasard vous conduit ici, n’hésitez pas à jeter un oeil aux éditions précédentes pour encore plus de contenu. Et si le cœur vous en dit, ne vous gênez pas non plus pour présenter à votre tour les oeuvres qui ont retenu votre attention. Après tout, c’est là le but avoué de cette newsletter : partager et faire connaître les univers qui nous tiennent à coeur, élargir nos horizons, enrichir nos imaginaires... Enfin bon, il va sans dire qu’il s’agit là d’une invitation, et non d'une obligation. :p Loin de moi l'idée de vous forcer la main. Avant de clôturer cette édition, permettez-moi cependant de vous souhaiter encore une fois une bonne et heureuse année. J’ignore ce que nous réserve l’avenir, mais demain comme aujourd’hui, tâchons simplement de faire de notre mieux. C’est le plus important. Sur ce, je vous donne rendez-vous le mois prochain pour un nouveau numéro. Cette fois encore, l’édition de février sera dédiée à la nouvelle année lunaire. Ce sont les nobles et fiers dragons qui seront à l’honneur en 2024, alors j’espère que mes mots seront à la hauteur de leur majesté. Allez, prenez soin de vous, et à la prochaine tout le monde. ^_^
* Pour ceux qui ne connaîtraient pas la légende, ces trois cadeaux sont traditionnellement : de l’or, symbole solaire de noblesse ; de l’encens, symbole de la pureté divine ; et de la myrrhe, symbole de mort et de résurrection. À vous de voir si vous trouvez des correspondances entre ces trésors allégoriques et la sélection telle qu’elle est. :p
FA+
