
Un texte qui trainait sur mon PC depuis plus d'un an. Remis à jour, réécris certains passages, supprimés d'autres et mis en ligne ;)
Un appartement luxueux dans la ville de Karrem', sur une planète dévastée nommée Ravis IV. Un lit en velours rouge, digne des films caricaturaux représentant
les riches et les puissants. Une prostituée de luxe. Un humain gras, à l'allure bouffie, nageant dans sa sueur et dans l'alcool que contenait son verre.
Un hologramme qui bipe.
Emergant d'un songe magnifique, peuplé de gourgandines nymphomanes, Tabber, ou Boss Tabb comme on l'appelle dans le milieu, se leva et dit d'un ton mélodieux :
"Bordel mais quel est le connard qui peut se risquer à m'appeler ce matin ?"
Boss Tabb se força à lever sa panse proéminente, se mit sur pieds et se dirigea vers l'hologramme qui continuait à bipper de plus belle.
"Oui ça va ta gueule ! Tu vois bien que j'arrive !" dit le ventru à son appareil de communication, comme si celui-ci allait lui obéir et la mettre en
veilleuse le temps qu'il arrive. Il commençait à suer, il n'avait pas l'habitude de se déplacer sur ses propres pieds. Il était habituellement assis sur
un module antigrav qui lui permettait de bouger sans perdre de calories. Il avait fait une exception cette nuit et fêta sa soirée en gracieuse compagnie.
Ce n'est pas tous les jours que l'on devient l'unique fournisseur de drogues d'une ville comme Karrem'. Les profits qu'il allait se faire méritaient bien
une petite fiesta privée.
Tabber appuya sur le bouton de réponse et le visage d'un Felx apparut.
"Ouais quoi ? aboya l'obèse
- On à un problème boss.
- Et ce "problème" il ne pouvait pas attendre ?! Bordel ! Je me remets de ma soirée et tu viens me gonfler avec des problèmes que je suis sûr que tu
peux résoudre tout seul !"
La voix nasillarde du second de Tabber se changea en un ton mielleux :
"Je sais, monsieur, et je connais vos ordres et vos désirs, qui sont d'ailleurs tout à fait dignes de votre prestance. Alors pensez bien que si je vous
appelle c'est que c'est quelque chose d'important.
- Arrête de me faire ce ton de faux-cul Herk et arrête de tourner autour du pot. Dis-moi donc ce que tu à de si "important" à dire."
Le Felx sembla soudainement hésiter. Il perdit son sourire mielleux et se décida finalement :
"Quelqu'un à totalement saccagé le labo et mit le feu au stock de marchandises cette nuit"
Le teint de Boss Tabb prit soudainement une couleur écarlate :
"DE QUOI ?! Hurla le ventru.
- Y'a.... Y'a plus rien de récupérable chef.
- PUTAIN DE BORDEL D'ENCULURE DE RACLURE DE MERDE !"
Une série de jurons comme ceux-ci sert rarement à quelque chose, mais au moins ça soulage.
"ET COMMENT TU SAIS ÇA ? TU EST ALLÉ SUR PLACE ?
- N... non chef. Quand on les a appelés comme chaque matin pour connaitre le boulot qu'ils avaient fait cette nuit, ils n'ont pas répondus. J'ai envoyé
deux de nos gars pour voir et ils m'ont rapportés ça.
- Oh et puis TA GUEULE ! On va directement se rendre là-bas, et gare à tes couilles si c'est des conneries ! Viens devant chez moi dans une demi-heure.
- Mais boss, et si c'était un piège pour vous attirer là-bas ?
- Je crois que je sais qui sont les enfoirés qui ont fais ça, s'ils l'ont vraiment fait, et c'est pas leur genre de me tendre une embuscade. Ils ont besoin
de moi vivant et entier.
- Vous pensez à qui boss ?
- Au gang des Gachêtteux. Mais ça te regarde pas. Dans une demi-heure devant chez moi j'ai dit, et amène quand même deux ou trois de nos gars avec toi, mais
des gars sur qui on peut compter ! Je veux pas que ça s'ébruite ok ? J'ai une réputation à tenir !
- Oui boss.
- Et sois à l'heure connard !"
Sur ces paroles pleines de tendresse, Tabber coupa la communication et se retourna en direction de la prostituée qui était toujours affalée sur le lit.
Dans sa galanterie célèbre, le gros trafiquant déclara à l'attention de la fille de joie :
"Lève ton gros cul de là pouffiasse ! Tire-toi et va te faire baiser par quelqu'un d'autre !"
"Je croyais t'avoir dit deux ou trois gars ? Pourquoi y'en à une vingtaine avec toi ?"
Il y'avait effectivement trois voitures antigrav à moitié déglinguées, repeintes aux couleurs de l'organisation de Boss Tabb. Elles étaient remplies de
Wenem, des êtres à l'allure de gorille sans poil, avec une tête particulièrement patibulaire et des armes lourdes dans leurs mains.
"Ben heu... Mais chef c'est pour votre sécurité vous comprenez, répondit Herk avec ce sourire hypocrite qui le caractérisait si bien.
- Mon cul ! Tu les à surtout amenés pour protéger ta propre peau oui !"
Il y'eut un instant de flottement durant lequel Tabber tira une latte sur le cigare qu'il fumait. Ce gras du bide était décidément un cliché vivant des
vieux feuilletons humains dépassés.
"Et tu est sûr qu'ils ne vont pas aller raconter ça à qui que ce soit ? C'est quoi comme race d'abord ?
- Des Wenem chef. Ils ont la langue tranchée, c'est dû à leur religion ou à un truc comme ça.... Alors pas de risques qu'il racontent ça à quelqu'un.
- Ah parfait alors. Rapelle-moi de te convertir de force à cette religion. Avec la langue coupée, tu dira surement moins de conneries en une journée !"
Herk déglutit difficilement, il venait de s'imaginer avec la langue en moins et il se demandait surtout si le boss était sérieux ou s'il plaisantait.
"Allez on y va. Pas de temps à perdre !"
A ces mots, les véhicules antigrav décollèrent et partirent à vive allure dans les rues crasseuses de Karrem'.
Karrem', ancienne cité la plus importante de Ravis IV et ancien centre de toutes ses recherches, la ville à été déchue de sa notoriété et n'est plus que
l'ombre d'elle-même. Aujourd'hui, tout n'y est plus que corruption, pauvreté et marché noir. Peuplée d'un bon pourcentage de malfrats et de parasites de
toutes sortes, la vie est courte et brutale dans cette cité que Boss Tabb va désormais diriger d'une main de fer. Le reste des habitants ne sont, pour
la plupart, que de pauvres hères, d'anciens vétérans de guerres inutiles et des drogués accro à tout les narcotiques que l'on peut leur proposer.
Certains espèrent encore qu'un peu de justice et de prospérité jaillira des ténèbres. L'espoir fait vivre comme on dit.
Boss Tabb sortit un juron, les yeux écarquillés. Plus rien ne tenait debout. C'est comme si chaque meuble avait été passé au hachoir.... et les "employés"
aussi. Il ne restait d'eux que des cadavres fumants, percés de plusieurs trous chacun quand ce n'était pas certaines parties du corps qui étaient manquantes.
Herk semblait encore plus apeuré qu'à l'accoutumé, et son anxiété grandit quand il remarqua les impacts de balles, qui étaient significatifs.
"Chchchchef, trembla le Felx, c'est des tirs de plasma ça !
- De quoi ?
- C'est des tirs de plasma Boss. Regardez, tout ce qu'il y'a autour des impacts à brulé à cause de la chaleur.
- T'est expert en armement toi maintenant ?
- Non mais j'ai déjà failli me faire descendre par des armes de ce type là et je ne suis pas prèt d'oublier ce ....
- Ouais ça va ! Ta gueule tu veux ? Je réfléchis."
Tabber réfléchissait effectivement, même s'il était particulièrement en rogne à cause du carnage qu'il avait sous les yeux, et surtout de la perte de tout
le matériel qui aurait dû lui remplir les poches. Si Herk disait vrai concernant les armes qui avait été utilisées, sa théorie concernant le gang des
gachêteux ne tenait plus. Il leur avait bien vendu des armes en tout genre mais certainement pas de la technologie aussi avancée, et d'ailleurs personne
dans le coin n'avait ce type d'armement.
Cela venait donc de l'extérieur ?
"Bordel...." souffla Tabber qui ne savait plus quoi penser.
"Herk ! HERK !
- Heu... je suis juste derrière vous chef....
- Ah... Ah oui" dit Tabber avec un air déçu, il aurait bien voulu utiliser le prétexte que son second se soit planqué dans un coin pour le frapper mais
comme il se trouvait derrière lui cela ne le faisait pas. Encore une occasion de se défouler qui lui passait sous le nez.
Il y'eut un silence, puis :
"Oui bon, ou sont les deux clampins que tu à envoyé ici pour voir ce qui se passait ?
- Je les ai envoyé voir les clodos du coin. Ils ont peut-être vu quelque chose ces pouilleux.
- Amène-moi vers eux, je veux leur parler."
Tout deux sortirent du bâtiment qui était par endroit truffé d'impacts de plasma, lui donnant un air encore plus délabré qu'à l'accoutumé. La rue et le
quartier étaient semblables à toutes celles de Karrem', c'est à dire sales et malodorantes. L'odeur ambiante était proche de celle d'une porcherie mal
lavée, il y'avait en plus un léger parfum de cadavres calcinés dû aux restes des hommes de Boss Tabb qui s'étaient fait descendre dans la nuit.
Si Herk avait réussi à s'habituer à cette odeur avec le temps passé sur le terrain, Tabber ne pût s'empêcher de faire un commentaire :
"Putain, mais comment font les clodos pour vivre dans une telle merde ?! Et puis cette odeur.... Ils chient au milieu de la rue ou quoi ?"
Herk ne dit rien mais il riait intérieurement. Le fait de voir son chef tyrannique se plaindre lui avait toujours donné un malin plaisir. Loin d'être
aussi idiot que Boss Tabb le pensait, le Felx avait déjà des plans bien préparés. L'un d'eux prévoyait la disparition tragique de son patron dans d'atroces
circonstances, du genre "c'est la faute à pas de chance". Ce plan s'accomplirait dans quelques semaines, ensuite de quoi il prendrait la place de son boss
sans difficultés, il n'y avait pas d'autres prétendants.
Voyant que son second était absorbé dans ses pensées, avec la bouche ouverte et un sourire narquois en plus, Boss Tabb le fît redescendre sur terre avec
claque derrière la tête et dit d'une façon qui le caractérisait si bien :
"Quand t'aura fini de gober les mouches ! Allez avance !"
Tabber passa devant, assis sur son module antigrav. Herk lui regardait son chef de travers en pensant "Ca tu me le payera gros sac !", puis il emboita le
pas de ce dernier qui avait déjà descendu les quelques marches devant le bâtiment.
"Bon ou ils sont ces cons là ?
- Heu ben..... Ah là-bas chef !"
Les deux hommes de main, qui étaient apparemment des femmes de main vu leur posture et leur généreuse poitrine, étaient en effet à une cinquantaine de
mètres de là en train de parler à un vieux clochard décati. Boss Tabb et son second se mirent à avancer dans cette direction. Si ce qu'il y'avait au sol
ne ralentissait pas le gras, en raison de son module antigrav, Herk lui devait faire du slalom entre les détritus et déjections qui jonchaient la rue
crasseuse. Le Felx finit par mettre le pied dans quelque chose de peu ragoutant et éructa :
"Beuark c'est dégueulasse !
- Ferme-là et avance !"
Quand on y regardait mieux, on s'apercevait que ce n'était pas seulement le sol qui était crado mais la ville entière. Les bâtiments de cette rue avaient
tous prit une couleur jaunâtre avec le temps et ils tenaient à peine debout. Des centaines de personnes s'y entassaient pourtant faute d'un meilleur logis.
La batisse qui servait de labo aux hommes de Boss Tabb ressortait cependant des autres construction adjacente. Au lieu d'une couleur jaune urine, il était
noir ou vert selon les endroits, à cause de tout les produits polluants qu'utilisaient les trafiquants et qui finissaient par en imprégner les murs.
Toutes sortes de narcotiques étaient créés ici, de la simple fumette aux drogues mentales hors de prix. L'argent que se faisait Boss Tabb était à la limite
de l'indécence, mais il était comme ses semblables dans ce cas là : plus il en avait, plus il en voulait.
Arrivés à quelques mètres des trois personnes qu'ils voulaient rejoindre, Boss Tabb pouvait à présent mieux les distinguer. Les deux femmes étaient de la
race des Ixcellon, des êtres qui ressemblent à s'y méprendre aux humains si ce n'est qu'ils avaient une corne osseuse sur le coté droit du crâne et que leur
nez était retroussé au maximum, leur donnant un air porcin.
Le clochard était un vieux Jyggf Ernt, une race de tripèdes à la peau gris pâle. Le peu de vêtements moisis qu'il portait ne cachait même pas ses parties
génitales flétries, ce qui ne semblait pas le gêner plus que ça. La pudeur est quasi-inexistante chez cette race.
"Alors les filles, qu'est ce qui dit le clodo ? interpella Tabber en tirant une grande latte sur son cigare dont la fumée puait autant que la pollution
ambiante.
- Y fais que répéter la même phrase sans arrêt boss, répondit la plus petite des gonzesses. Il est à moitié rinçé à mon avis.
- Et y dit quoi alors ?
- Ben.... Il répète sans arrêt que les anges sont venus les sauver...."
Boss Tabb re-tira sur ce qu'il fumait, souffla la fumée et cracha par terre sans aucune raison. C'est un style....
"Bon puisqu'il est rincé il ne sert à rien. Butez-moi ça et on s'en va."
Ordre qui fût aussitôt exécuté, tout comme le Jyggf Ernt d'ailleurs. Le pauvre fût abattu à bout portant. Herk regarda cette scène avec admiration. Il ne
savait si c'était à cause du meurtre gratuit sur un être plus faible que lui qui l'avait émoustillé ou si c'était la vue de ces deux filles à la poitrine
distinguées et au visage porcin qui l'excitait. Tous les gouts sont dans la nature pas vrai ?
Bien à l'abri des regards, caché dans le coin d'une fenêtre d'un bâtiment adjacent, un terrarien félin en armure blanche observait le bâtiment noir et vert
depuis la veille. Il avait assisté à toute la scène mais ne cilla pas pour autant. Il avait l'habitude de voir des choses cruelles et injustes. Anticipant
un éventuel geste de colère de ses hommes qui étaient camouflés également, il parla dans son communicateur :
"On ne bouge pas les gars, on attends le feu vert du commandement."
Il savait qu'il pouvait compter sur le calme et le sang froid du Vissien Gorn'Ov ainsi que sur la plupart de ses hommes mais ils avaient une nouvelle recrue
dans leurs rangs, un dénommé Kllar'Vaddjnn pour qui c'était seulement la deuxième mission, ainsi qu'un consumeur particulièrement instable du Temple de la
Vérité. Déjà que les consumeurs de son propre ordre religieux sont à la limite de la folie, celui-là était en plus fanatisé à mort, ce qui promettait un
joli charnier dans les minutes qui allaient suivre.
Le Preux jeta un oeil à l’entrebâillement de la porte de la pièce dans laquelle il était. Les clochards continuaient à l'observer, et c'était ainsi depuis
qu'il avait prit position ici. Il pouvait voir un genre de peur mélangé à de l'admiration dans leurs yeux jaunes luisants. Nuvik ne savait pas à quelle race
ils appartenaient mais ce n'était pas là un souci, le traducteur automatique intégré à son armure lui avait permit de se faire comprendre de ces êtres pour
qu'ils sortent de la pièce. Quoique, Nuvik pensa que c'était peut-être à la vue de son arme qu'ils sortirent sans poser de question.
Un message du QG le coupa dans ses pensées
"Autorisation de passer à l'action" un message simple qui faisait bien plaisir au Preux.
"A tous, en position. Et souvenez-vous, on n'abat que la première des deux cibles il nous faut l'autre vivant.... Compris Tarn ?
- Compris Preux, répondit le consumeur. Ça va calciner quand même et c'est ce qui me faut !
- Bien. Srem, c'est à toi."
Alors que Boss Tabb, Herk et les deux Ixcellon se rapprochaient du bâtiment noir et vert, l'un des Wenem tapa deux fois du poing sur le capot de l'un des
véhicules pour prévenir tout le monde et montra le bout de la rue. Tabber se retourna et vît un gars en armure imposante de couleur blanche venir dans leur
direction.
"Ah, ce doit être l'un de ceux qui à bousillé mon matos." sortit-il sans perdre sans aplomb mais en ayant toutefois une légère inquiétude dans la voix, il
n'avait pas l'habitude de voir des types équipés comme ça.
Herk lui se cacha presque derrière son chef. Remarquez cependant que c'était une bonne planque au vu de la masse du bouffi. Le gars en armure blanche s'arrêta
au milieu de la rue, semblant attendre que quelqu'un vienne à lui. Le boss tira sur son cigare et dit :
"On va peut-être pouvoir négocier, bonne chose ça. Herk, va voir ce qu'il veut.
- M-M-M-M-Moi ? trembla le Felx.
- Oui, et grouille avant qu'il change d'avis.
- Et si on envoyait les deux gonzesses plutôt ?"
Les deux filles lancèrent un regard noir au gringalet tout vert.
"Nan, bouge-toi le cul et va-y toi" renchérit le gros.
Herk se mit en marche d'un pas peu rassuré, grelotant de partout. Il ne faisait même plus attention ou il marchait et mis plusieurs fois les pieds dans
des immondices malodorantes. Pendant que le Felx avançait, Tabber et ses deux suivantes se dépêchèrent de se mettre à couvert derrière les véhicules remplis
de Wenems.
Herk arriva enfin à quelques mètres du type en armure et balbutia quelques mots :
"Heu.... S-S-Salut hehe.... C'est toi qui a....."
Il n'eut pas le temps de finir que l'armuré leva son arme, un genre de sulfateuse lourde, et vaporisa tout le dessus du corps du Felx en moins d'une
demi-seconde.
"PUTAIN DE MERDE !" Cria Boss Tabb
"Cible une éliminée" sortit Srem Gorn'Ov dans son communicateur.
"On force la cible deux à se replier dans le bâtiment. Allez !" dit Nuvik.
Aussitôt une volée de projectile bleutés jaillirent de toutes les directions, abattant la moitié des sbires de Boss Tabb. Même les deux Ixcellon ne survécurent
pas. L'une d'elle vît son sein gauche éclater quand un tir lui traversa la cage thoracique de part en part. L'autre eu plus de chance, sa poitrine resta
intacte. Bon bien sûr tout le dessus de son crâne se volatilisa mais ce n'est qu'un détail voyons.
Un autre tir atterrit droit dans le système de commande du module antigrav de Tabber, faisait partir le module en vrille et tomber le boss cul par dessus tête.
Prit d'une peur panique, le gras se releva et se précipita dans le bâtiment tout proche.
"Encore plus facile que prévu. Descendez-moi le reste !" aboya Nuvik pressé d'en finir.
Les Wenem les plus vifs avaient eu le temps de déployer les boucliers énergétiques de leurs véhicules, les rendant bien plus difficiles à abattre. Toutefois
les genre de gorille paniquaient et tiraient dans tout les sens sans même vraiment voir d'ou venaient les tirs bleutés.
Un soldat en armure noir et bordeaux sortit d'on ne sait ou, rit comme un dément, hurla quelque chose dans un langage que les Wenem ne comprenaient pas et
fît cracher son lance-flammes. La chaleur effroyable produite par le calcineur commençât à faire fondre le métal des véhicules visés, transformant en cendre
tout ceux qui s'y trouvaient. Il commençât à s'attaquer au deuxième véhicule alors que le troisième était criblé de centaines de tirs par Gorn'Ov toujours
agonçé dans son armure lourde. Les quelques tirs qu'il avait encaissé avaient à peine rayés la peinture de sa protection.
Pendant ce temps, Tabber courait tant qu'il le pouvait dans les couloirs crasseux de son bâtiment. Dans sa panique il se souvint quand même de la porte
camouflée qui menait dans une rue déserte. Alors qu'il ouvrit la porte en question, deux projectiles bleus vinrent siffler près de son oreille, lui brûlant
un peu la peau et lui faisant clairement comprendre que la rue en question n'était pas si déserte que ça. Il fît rapidement demi-tour, courant au hasard
des couloirs sombres, se cognant plusieurs fois dans des murs qu'un idiot avait eu la mauvaise idée de placer là, et au final il se cacha derrière un vieux
tas de déchets tout en tremblant de peur.
Boss Tabb resta ainsi quelques minutes, ne parvenant pas à se ressaisir, complétement paniqué. Les tirs à l'extérieur s'étaient tûs, il comprenait que ses
hommes étaient tous morts et il ne voyait pas d'issue. Pour le coup il avait surement perdu quelques calories à courir comme ça.
Des bruits de pas lourds se firent entendre à l'étage du dessus, puis ces pas se firent plus clairs et plus distincts quand il les entendit descendre les
escaliers. Le gars en armure lourde accompagné d'un autre carapacé moins imposant entrèrent dans la pièce ou il se situait. Ils n'eurent aucun mal à le
repérer, tant sa couenne dépassait largement des détritus qu'il croyait être un abri.
Le plus massif l'attrappa par le cou. Tabber essaya de parler :
"Écoutez je.... Ghrrk"
Le porteur d'armure lourde serra un peu plus fort pour le faire taire. Le deuxième dit quelque chose en nouveau latin puis ils trainèrent le ventru en
dehors du bâtiment.
Tabber pût alors voir ce qu'il restait de son escorte, c'est à dire plus grand chose. Des flammèches violettes continuaient de crépiter sur les épaves des
véhicules calcinés. C'est comme si le métal qui constituait ces moyens de transports était lui-même un combustible. Le responsable de ce charnier, affublé
d'un genre de lance-flamme impressionnant, tournait en rond et semblait chercher quelque chose d'autre à faire brûler. L'un de ses camarades lui adressa
la parole pour semble-t-il lui dire de se calmer, ce que ne fît pas pour autant l’intéressè qui se contenta de l'ignorer.
Les autres types en armures blanches se contentaient de surveiller les environs et d'éventuellement repousser un mendiant curieux qui s'approchait trop prèt.
Nuvik s'approcha alors de Boss Tabb, le prit par le menton, le regarda pour voir s'il n'était pas esquinté puis lui déclara :
"T'as de la chance gros porc, ta vie ne dépend pas de nous. Pour notre part on t'aurais plutôt collé une balle dans la nuque et laissé pourrir sur place
comme le fumier que tu es. Mais bon, Dame Hyi-Jkay-Wws se fera surement un plaisir de te juger et de te faire exécuter en public, tu aura au moins un dernier
instant de gloire."
Le gras ne parlait pas le nouveau latin mais saisit tout de même le nom de la femme en question. Un nom qui le fît hurler de rage et prononcer des dizaines
d'injures à la seconde. Ovfre'Hyi-Jkay-Wws, une ancienne militaire qui était vue comme la messie par tout les mendiants de la ville. Elle leur promettait
un avenir meilleur et une véritable justice. Aux yeux de Tabber et de ses homologues, elle n'était qu'une pute mal baisée qui leur mettait des bâtons dans
les roues. Mais cette femme avait des alliés de poids, le Triple Ordre répondit a son appel à l'aide pour anéantir la corruption.
Voyant que Tabber continuait à vociférer de plus belle, le Preux fît un signe à Gorn'Ov qui resserra sa poigne de fer sur le cou du gueulard ce qui eu bien
évidemment pour effet de le faire taire.
"Allez on ramène ça au quatier général, on a plus rien à faire ici."
L'escouade se mit en marche pour aller dans une rue adjacente ou se trouvait leur véhicule de transport. Tout le long du chemin, des mendiants et traine-savates
les observaient plus ou moins discrètement depuis les coins des murs et des fenêtres, parfois ils les suivaient à découvert et s’approchaient même par moments
assez près pour voir le visage écarlate de l'humain trainé par le cou. Dans les yeux de ces mendiants, de toutes races et de tout sexes, on pouvait voir une
forme de haine mélangée à de la jubilation. Nuvik remarqua cela, il adorait ces moments là, quand le puissant corrompu tombait soudainement de son piédestal
et était à la merci de la vraie justice.
Peut-être Dame Hyi-Jkay-Wws allait-elle jeter ce salopard au beau milieu de la foule haineuse ? Il subirait alors le courroux des opprimés, un courroux sans
merci et sans pardon. C'est du moins ce que Nuvik et ses hommes espéraient.
La vengeance devrait toujours revenir au personnes qui ont soufferts des actions des corrompus.
Un appartement luxueux dans la ville de Karrem', sur une planète dévastée nommée Ravis IV. Un lit en velours rouge, digne des films caricaturaux représentant
les riches et les puissants. Une prostituée de luxe. Un humain gras, à l'allure bouffie, nageant dans sa sueur et dans l'alcool que contenait son verre.
Un hologramme qui bipe.
Emergant d'un songe magnifique, peuplé de gourgandines nymphomanes, Tabber, ou Boss Tabb comme on l'appelle dans le milieu, se leva et dit d'un ton mélodieux :
"Bordel mais quel est le connard qui peut se risquer à m'appeler ce matin ?"
Boss Tabb se força à lever sa panse proéminente, se mit sur pieds et se dirigea vers l'hologramme qui continuait à bipper de plus belle.
"Oui ça va ta gueule ! Tu vois bien que j'arrive !" dit le ventru à son appareil de communication, comme si celui-ci allait lui obéir et la mettre en
veilleuse le temps qu'il arrive. Il commençait à suer, il n'avait pas l'habitude de se déplacer sur ses propres pieds. Il était habituellement assis sur
un module antigrav qui lui permettait de bouger sans perdre de calories. Il avait fait une exception cette nuit et fêta sa soirée en gracieuse compagnie.
Ce n'est pas tous les jours que l'on devient l'unique fournisseur de drogues d'une ville comme Karrem'. Les profits qu'il allait se faire méritaient bien
une petite fiesta privée.
Tabber appuya sur le bouton de réponse et le visage d'un Felx apparut.
"Ouais quoi ? aboya l'obèse
- On à un problème boss.
- Et ce "problème" il ne pouvait pas attendre ?! Bordel ! Je me remets de ma soirée et tu viens me gonfler avec des problèmes que je suis sûr que tu
peux résoudre tout seul !"
La voix nasillarde du second de Tabber se changea en un ton mielleux :
"Je sais, monsieur, et je connais vos ordres et vos désirs, qui sont d'ailleurs tout à fait dignes de votre prestance. Alors pensez bien que si je vous
appelle c'est que c'est quelque chose d'important.
- Arrête de me faire ce ton de faux-cul Herk et arrête de tourner autour du pot. Dis-moi donc ce que tu à de si "important" à dire."
Le Felx sembla soudainement hésiter. Il perdit son sourire mielleux et se décida finalement :
"Quelqu'un à totalement saccagé le labo et mit le feu au stock de marchandises cette nuit"
Le teint de Boss Tabb prit soudainement une couleur écarlate :
"DE QUOI ?! Hurla le ventru.
- Y'a.... Y'a plus rien de récupérable chef.
- PUTAIN DE BORDEL D'ENCULURE DE RACLURE DE MERDE !"
Une série de jurons comme ceux-ci sert rarement à quelque chose, mais au moins ça soulage.
"ET COMMENT TU SAIS ÇA ? TU EST ALLÉ SUR PLACE ?
- N... non chef. Quand on les a appelés comme chaque matin pour connaitre le boulot qu'ils avaient fait cette nuit, ils n'ont pas répondus. J'ai envoyé
deux de nos gars pour voir et ils m'ont rapportés ça.
- Oh et puis TA GUEULE ! On va directement se rendre là-bas, et gare à tes couilles si c'est des conneries ! Viens devant chez moi dans une demi-heure.
- Mais boss, et si c'était un piège pour vous attirer là-bas ?
- Je crois que je sais qui sont les enfoirés qui ont fais ça, s'ils l'ont vraiment fait, et c'est pas leur genre de me tendre une embuscade. Ils ont besoin
de moi vivant et entier.
- Vous pensez à qui boss ?
- Au gang des Gachêtteux. Mais ça te regarde pas. Dans une demi-heure devant chez moi j'ai dit, et amène quand même deux ou trois de nos gars avec toi, mais
des gars sur qui on peut compter ! Je veux pas que ça s'ébruite ok ? J'ai une réputation à tenir !
- Oui boss.
- Et sois à l'heure connard !"
Sur ces paroles pleines de tendresse, Tabber coupa la communication et se retourna en direction de la prostituée qui était toujours affalée sur le lit.
Dans sa galanterie célèbre, le gros trafiquant déclara à l'attention de la fille de joie :
"Lève ton gros cul de là pouffiasse ! Tire-toi et va te faire baiser par quelqu'un d'autre !"
"Je croyais t'avoir dit deux ou trois gars ? Pourquoi y'en à une vingtaine avec toi ?"
Il y'avait effectivement trois voitures antigrav à moitié déglinguées, repeintes aux couleurs de l'organisation de Boss Tabb. Elles étaient remplies de
Wenem, des êtres à l'allure de gorille sans poil, avec une tête particulièrement patibulaire et des armes lourdes dans leurs mains.
"Ben heu... Mais chef c'est pour votre sécurité vous comprenez, répondit Herk avec ce sourire hypocrite qui le caractérisait si bien.
- Mon cul ! Tu les à surtout amenés pour protéger ta propre peau oui !"
Il y'eut un instant de flottement durant lequel Tabber tira une latte sur le cigare qu'il fumait. Ce gras du bide était décidément un cliché vivant des
vieux feuilletons humains dépassés.
"Et tu est sûr qu'ils ne vont pas aller raconter ça à qui que ce soit ? C'est quoi comme race d'abord ?
- Des Wenem chef. Ils ont la langue tranchée, c'est dû à leur religion ou à un truc comme ça.... Alors pas de risques qu'il racontent ça à quelqu'un.
- Ah parfait alors. Rapelle-moi de te convertir de force à cette religion. Avec la langue coupée, tu dira surement moins de conneries en une journée !"
Herk déglutit difficilement, il venait de s'imaginer avec la langue en moins et il se demandait surtout si le boss était sérieux ou s'il plaisantait.
"Allez on y va. Pas de temps à perdre !"
A ces mots, les véhicules antigrav décollèrent et partirent à vive allure dans les rues crasseuses de Karrem'.
Karrem', ancienne cité la plus importante de Ravis IV et ancien centre de toutes ses recherches, la ville à été déchue de sa notoriété et n'est plus que
l'ombre d'elle-même. Aujourd'hui, tout n'y est plus que corruption, pauvreté et marché noir. Peuplée d'un bon pourcentage de malfrats et de parasites de
toutes sortes, la vie est courte et brutale dans cette cité que Boss Tabb va désormais diriger d'une main de fer. Le reste des habitants ne sont, pour
la plupart, que de pauvres hères, d'anciens vétérans de guerres inutiles et des drogués accro à tout les narcotiques que l'on peut leur proposer.
Certains espèrent encore qu'un peu de justice et de prospérité jaillira des ténèbres. L'espoir fait vivre comme on dit.
Boss Tabb sortit un juron, les yeux écarquillés. Plus rien ne tenait debout. C'est comme si chaque meuble avait été passé au hachoir.... et les "employés"
aussi. Il ne restait d'eux que des cadavres fumants, percés de plusieurs trous chacun quand ce n'était pas certaines parties du corps qui étaient manquantes.
Herk semblait encore plus apeuré qu'à l'accoutumé, et son anxiété grandit quand il remarqua les impacts de balles, qui étaient significatifs.
"Chchchchef, trembla le Felx, c'est des tirs de plasma ça !
- De quoi ?
- C'est des tirs de plasma Boss. Regardez, tout ce qu'il y'a autour des impacts à brulé à cause de la chaleur.
- T'est expert en armement toi maintenant ?
- Non mais j'ai déjà failli me faire descendre par des armes de ce type là et je ne suis pas prèt d'oublier ce ....
- Ouais ça va ! Ta gueule tu veux ? Je réfléchis."
Tabber réfléchissait effectivement, même s'il était particulièrement en rogne à cause du carnage qu'il avait sous les yeux, et surtout de la perte de tout
le matériel qui aurait dû lui remplir les poches. Si Herk disait vrai concernant les armes qui avait été utilisées, sa théorie concernant le gang des
gachêteux ne tenait plus. Il leur avait bien vendu des armes en tout genre mais certainement pas de la technologie aussi avancée, et d'ailleurs personne
dans le coin n'avait ce type d'armement.
Cela venait donc de l'extérieur ?
"Bordel...." souffla Tabber qui ne savait plus quoi penser.
"Herk ! HERK !
- Heu... je suis juste derrière vous chef....
- Ah... Ah oui" dit Tabber avec un air déçu, il aurait bien voulu utiliser le prétexte que son second se soit planqué dans un coin pour le frapper mais
comme il se trouvait derrière lui cela ne le faisait pas. Encore une occasion de se défouler qui lui passait sous le nez.
Il y'eut un silence, puis :
"Oui bon, ou sont les deux clampins que tu à envoyé ici pour voir ce qui se passait ?
- Je les ai envoyé voir les clodos du coin. Ils ont peut-être vu quelque chose ces pouilleux.
- Amène-moi vers eux, je veux leur parler."
Tout deux sortirent du bâtiment qui était par endroit truffé d'impacts de plasma, lui donnant un air encore plus délabré qu'à l'accoutumé. La rue et le
quartier étaient semblables à toutes celles de Karrem', c'est à dire sales et malodorantes. L'odeur ambiante était proche de celle d'une porcherie mal
lavée, il y'avait en plus un léger parfum de cadavres calcinés dû aux restes des hommes de Boss Tabb qui s'étaient fait descendre dans la nuit.
Si Herk avait réussi à s'habituer à cette odeur avec le temps passé sur le terrain, Tabber ne pût s'empêcher de faire un commentaire :
"Putain, mais comment font les clodos pour vivre dans une telle merde ?! Et puis cette odeur.... Ils chient au milieu de la rue ou quoi ?"
Herk ne dit rien mais il riait intérieurement. Le fait de voir son chef tyrannique se plaindre lui avait toujours donné un malin plaisir. Loin d'être
aussi idiot que Boss Tabb le pensait, le Felx avait déjà des plans bien préparés. L'un d'eux prévoyait la disparition tragique de son patron dans d'atroces
circonstances, du genre "c'est la faute à pas de chance". Ce plan s'accomplirait dans quelques semaines, ensuite de quoi il prendrait la place de son boss
sans difficultés, il n'y avait pas d'autres prétendants.
Voyant que son second était absorbé dans ses pensées, avec la bouche ouverte et un sourire narquois en plus, Boss Tabb le fît redescendre sur terre avec
claque derrière la tête et dit d'une façon qui le caractérisait si bien :
"Quand t'aura fini de gober les mouches ! Allez avance !"
Tabber passa devant, assis sur son module antigrav. Herk lui regardait son chef de travers en pensant "Ca tu me le payera gros sac !", puis il emboita le
pas de ce dernier qui avait déjà descendu les quelques marches devant le bâtiment.
"Bon ou ils sont ces cons là ?
- Heu ben..... Ah là-bas chef !"
Les deux hommes de main, qui étaient apparemment des femmes de main vu leur posture et leur généreuse poitrine, étaient en effet à une cinquantaine de
mètres de là en train de parler à un vieux clochard décati. Boss Tabb et son second se mirent à avancer dans cette direction. Si ce qu'il y'avait au sol
ne ralentissait pas le gras, en raison de son module antigrav, Herk lui devait faire du slalom entre les détritus et déjections qui jonchaient la rue
crasseuse. Le Felx finit par mettre le pied dans quelque chose de peu ragoutant et éructa :
"Beuark c'est dégueulasse !
- Ferme-là et avance !"
Quand on y regardait mieux, on s'apercevait que ce n'était pas seulement le sol qui était crado mais la ville entière. Les bâtiments de cette rue avaient
tous prit une couleur jaunâtre avec le temps et ils tenaient à peine debout. Des centaines de personnes s'y entassaient pourtant faute d'un meilleur logis.
La batisse qui servait de labo aux hommes de Boss Tabb ressortait cependant des autres construction adjacente. Au lieu d'une couleur jaune urine, il était
noir ou vert selon les endroits, à cause de tout les produits polluants qu'utilisaient les trafiquants et qui finissaient par en imprégner les murs.
Toutes sortes de narcotiques étaient créés ici, de la simple fumette aux drogues mentales hors de prix. L'argent que se faisait Boss Tabb était à la limite
de l'indécence, mais il était comme ses semblables dans ce cas là : plus il en avait, plus il en voulait.
Arrivés à quelques mètres des trois personnes qu'ils voulaient rejoindre, Boss Tabb pouvait à présent mieux les distinguer. Les deux femmes étaient de la
race des Ixcellon, des êtres qui ressemblent à s'y méprendre aux humains si ce n'est qu'ils avaient une corne osseuse sur le coté droit du crâne et que leur
nez était retroussé au maximum, leur donnant un air porcin.
Le clochard était un vieux Jyggf Ernt, une race de tripèdes à la peau gris pâle. Le peu de vêtements moisis qu'il portait ne cachait même pas ses parties
génitales flétries, ce qui ne semblait pas le gêner plus que ça. La pudeur est quasi-inexistante chez cette race.
"Alors les filles, qu'est ce qui dit le clodo ? interpella Tabber en tirant une grande latte sur son cigare dont la fumée puait autant que la pollution
ambiante.
- Y fais que répéter la même phrase sans arrêt boss, répondit la plus petite des gonzesses. Il est à moitié rinçé à mon avis.
- Et y dit quoi alors ?
- Ben.... Il répète sans arrêt que les anges sont venus les sauver...."
Boss Tabb re-tira sur ce qu'il fumait, souffla la fumée et cracha par terre sans aucune raison. C'est un style....
"Bon puisqu'il est rincé il ne sert à rien. Butez-moi ça et on s'en va."
Ordre qui fût aussitôt exécuté, tout comme le Jyggf Ernt d'ailleurs. Le pauvre fût abattu à bout portant. Herk regarda cette scène avec admiration. Il ne
savait si c'était à cause du meurtre gratuit sur un être plus faible que lui qui l'avait émoustillé ou si c'était la vue de ces deux filles à la poitrine
distinguées et au visage porcin qui l'excitait. Tous les gouts sont dans la nature pas vrai ?
Bien à l'abri des regards, caché dans le coin d'une fenêtre d'un bâtiment adjacent, un terrarien félin en armure blanche observait le bâtiment noir et vert
depuis la veille. Il avait assisté à toute la scène mais ne cilla pas pour autant. Il avait l'habitude de voir des choses cruelles et injustes. Anticipant
un éventuel geste de colère de ses hommes qui étaient camouflés également, il parla dans son communicateur :
"On ne bouge pas les gars, on attends le feu vert du commandement."
Il savait qu'il pouvait compter sur le calme et le sang froid du Vissien Gorn'Ov ainsi que sur la plupart de ses hommes mais ils avaient une nouvelle recrue
dans leurs rangs, un dénommé Kllar'Vaddjnn pour qui c'était seulement la deuxième mission, ainsi qu'un consumeur particulièrement instable du Temple de la
Vérité. Déjà que les consumeurs de son propre ordre religieux sont à la limite de la folie, celui-là était en plus fanatisé à mort, ce qui promettait un
joli charnier dans les minutes qui allaient suivre.
Le Preux jeta un oeil à l’entrebâillement de la porte de la pièce dans laquelle il était. Les clochards continuaient à l'observer, et c'était ainsi depuis
qu'il avait prit position ici. Il pouvait voir un genre de peur mélangé à de l'admiration dans leurs yeux jaunes luisants. Nuvik ne savait pas à quelle race
ils appartenaient mais ce n'était pas là un souci, le traducteur automatique intégré à son armure lui avait permit de se faire comprendre de ces êtres pour
qu'ils sortent de la pièce. Quoique, Nuvik pensa que c'était peut-être à la vue de son arme qu'ils sortirent sans poser de question.
Un message du QG le coupa dans ses pensées
"Autorisation de passer à l'action" un message simple qui faisait bien plaisir au Preux.
"A tous, en position. Et souvenez-vous, on n'abat que la première des deux cibles il nous faut l'autre vivant.... Compris Tarn ?
- Compris Preux, répondit le consumeur. Ça va calciner quand même et c'est ce qui me faut !
- Bien. Srem, c'est à toi."
Alors que Boss Tabb, Herk et les deux Ixcellon se rapprochaient du bâtiment noir et vert, l'un des Wenem tapa deux fois du poing sur le capot de l'un des
véhicules pour prévenir tout le monde et montra le bout de la rue. Tabber se retourna et vît un gars en armure imposante de couleur blanche venir dans leur
direction.
"Ah, ce doit être l'un de ceux qui à bousillé mon matos." sortit-il sans perdre sans aplomb mais en ayant toutefois une légère inquiétude dans la voix, il
n'avait pas l'habitude de voir des types équipés comme ça.
Herk lui se cacha presque derrière son chef. Remarquez cependant que c'était une bonne planque au vu de la masse du bouffi. Le gars en armure blanche s'arrêta
au milieu de la rue, semblant attendre que quelqu'un vienne à lui. Le boss tira sur son cigare et dit :
"On va peut-être pouvoir négocier, bonne chose ça. Herk, va voir ce qu'il veut.
- M-M-M-M-Moi ? trembla le Felx.
- Oui, et grouille avant qu'il change d'avis.
- Et si on envoyait les deux gonzesses plutôt ?"
Les deux filles lancèrent un regard noir au gringalet tout vert.
"Nan, bouge-toi le cul et va-y toi" renchérit le gros.
Herk se mit en marche d'un pas peu rassuré, grelotant de partout. Il ne faisait même plus attention ou il marchait et mis plusieurs fois les pieds dans
des immondices malodorantes. Pendant que le Felx avançait, Tabber et ses deux suivantes se dépêchèrent de se mettre à couvert derrière les véhicules remplis
de Wenems.
Herk arriva enfin à quelques mètres du type en armure et balbutia quelques mots :
"Heu.... S-S-Salut hehe.... C'est toi qui a....."
Il n'eut pas le temps de finir que l'armuré leva son arme, un genre de sulfateuse lourde, et vaporisa tout le dessus du corps du Felx en moins d'une
demi-seconde.
"PUTAIN DE MERDE !" Cria Boss Tabb
"Cible une éliminée" sortit Srem Gorn'Ov dans son communicateur.
"On force la cible deux à se replier dans le bâtiment. Allez !" dit Nuvik.
Aussitôt une volée de projectile bleutés jaillirent de toutes les directions, abattant la moitié des sbires de Boss Tabb. Même les deux Ixcellon ne survécurent
pas. L'une d'elle vît son sein gauche éclater quand un tir lui traversa la cage thoracique de part en part. L'autre eu plus de chance, sa poitrine resta
intacte. Bon bien sûr tout le dessus de son crâne se volatilisa mais ce n'est qu'un détail voyons.
Un autre tir atterrit droit dans le système de commande du module antigrav de Tabber, faisait partir le module en vrille et tomber le boss cul par dessus tête.
Prit d'une peur panique, le gras se releva et se précipita dans le bâtiment tout proche.
"Encore plus facile que prévu. Descendez-moi le reste !" aboya Nuvik pressé d'en finir.
Les Wenem les plus vifs avaient eu le temps de déployer les boucliers énergétiques de leurs véhicules, les rendant bien plus difficiles à abattre. Toutefois
les genre de gorille paniquaient et tiraient dans tout les sens sans même vraiment voir d'ou venaient les tirs bleutés.
Un soldat en armure noir et bordeaux sortit d'on ne sait ou, rit comme un dément, hurla quelque chose dans un langage que les Wenem ne comprenaient pas et
fît cracher son lance-flammes. La chaleur effroyable produite par le calcineur commençât à faire fondre le métal des véhicules visés, transformant en cendre
tout ceux qui s'y trouvaient. Il commençât à s'attaquer au deuxième véhicule alors que le troisième était criblé de centaines de tirs par Gorn'Ov toujours
agonçé dans son armure lourde. Les quelques tirs qu'il avait encaissé avaient à peine rayés la peinture de sa protection.
Pendant ce temps, Tabber courait tant qu'il le pouvait dans les couloirs crasseux de son bâtiment. Dans sa panique il se souvint quand même de la porte
camouflée qui menait dans une rue déserte. Alors qu'il ouvrit la porte en question, deux projectiles bleus vinrent siffler près de son oreille, lui brûlant
un peu la peau et lui faisant clairement comprendre que la rue en question n'était pas si déserte que ça. Il fît rapidement demi-tour, courant au hasard
des couloirs sombres, se cognant plusieurs fois dans des murs qu'un idiot avait eu la mauvaise idée de placer là, et au final il se cacha derrière un vieux
tas de déchets tout en tremblant de peur.
Boss Tabb resta ainsi quelques minutes, ne parvenant pas à se ressaisir, complétement paniqué. Les tirs à l'extérieur s'étaient tûs, il comprenait que ses
hommes étaient tous morts et il ne voyait pas d'issue. Pour le coup il avait surement perdu quelques calories à courir comme ça.
Des bruits de pas lourds se firent entendre à l'étage du dessus, puis ces pas se firent plus clairs et plus distincts quand il les entendit descendre les
escaliers. Le gars en armure lourde accompagné d'un autre carapacé moins imposant entrèrent dans la pièce ou il se situait. Ils n'eurent aucun mal à le
repérer, tant sa couenne dépassait largement des détritus qu'il croyait être un abri.
Le plus massif l'attrappa par le cou. Tabber essaya de parler :
"Écoutez je.... Ghrrk"
Le porteur d'armure lourde serra un peu plus fort pour le faire taire. Le deuxième dit quelque chose en nouveau latin puis ils trainèrent le ventru en
dehors du bâtiment.
Tabber pût alors voir ce qu'il restait de son escorte, c'est à dire plus grand chose. Des flammèches violettes continuaient de crépiter sur les épaves des
véhicules calcinés. C'est comme si le métal qui constituait ces moyens de transports était lui-même un combustible. Le responsable de ce charnier, affublé
d'un genre de lance-flamme impressionnant, tournait en rond et semblait chercher quelque chose d'autre à faire brûler. L'un de ses camarades lui adressa
la parole pour semble-t-il lui dire de se calmer, ce que ne fît pas pour autant l’intéressè qui se contenta de l'ignorer.
Les autres types en armures blanches se contentaient de surveiller les environs et d'éventuellement repousser un mendiant curieux qui s'approchait trop prèt.
Nuvik s'approcha alors de Boss Tabb, le prit par le menton, le regarda pour voir s'il n'était pas esquinté puis lui déclara :
"T'as de la chance gros porc, ta vie ne dépend pas de nous. Pour notre part on t'aurais plutôt collé une balle dans la nuque et laissé pourrir sur place
comme le fumier que tu es. Mais bon, Dame Hyi-Jkay-Wws se fera surement un plaisir de te juger et de te faire exécuter en public, tu aura au moins un dernier
instant de gloire."
Le gras ne parlait pas le nouveau latin mais saisit tout de même le nom de la femme en question. Un nom qui le fît hurler de rage et prononcer des dizaines
d'injures à la seconde. Ovfre'Hyi-Jkay-Wws, une ancienne militaire qui était vue comme la messie par tout les mendiants de la ville. Elle leur promettait
un avenir meilleur et une véritable justice. Aux yeux de Tabber et de ses homologues, elle n'était qu'une pute mal baisée qui leur mettait des bâtons dans
les roues. Mais cette femme avait des alliés de poids, le Triple Ordre répondit a son appel à l'aide pour anéantir la corruption.
Voyant que Tabber continuait à vociférer de plus belle, le Preux fît un signe à Gorn'Ov qui resserra sa poigne de fer sur le cou du gueulard ce qui eu bien
évidemment pour effet de le faire taire.
"Allez on ramène ça au quatier général, on a plus rien à faire ici."
L'escouade se mit en marche pour aller dans une rue adjacente ou se trouvait leur véhicule de transport. Tout le long du chemin, des mendiants et traine-savates
les observaient plus ou moins discrètement depuis les coins des murs et des fenêtres, parfois ils les suivaient à découvert et s’approchaient même par moments
assez près pour voir le visage écarlate de l'humain trainé par le cou. Dans les yeux de ces mendiants, de toutes races et de tout sexes, on pouvait voir une
forme de haine mélangée à de la jubilation. Nuvik remarqua cela, il adorait ces moments là, quand le puissant corrompu tombait soudainement de son piédestal
et était à la merci de la vraie justice.
Peut-être Dame Hyi-Jkay-Wws allait-elle jeter ce salopard au beau milieu de la foule haineuse ? Il subirait alors le courroux des opprimés, un courroux sans
merci et sans pardon. C'est du moins ce que Nuvik et ses hommes espéraient.
La vengeance devrait toujours revenir au personnes qui ont soufferts des actions des corrompus.
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