Dans un monde parallèle, une petite fille voulait attraper la lune de cristal et la tracter sur son petit char. Elle essaya maintes et maintes fois de l'attraper en lançant sa canne à pêche dessus, mais toujours l'hameçon ricochait sur la lune de cristal. Plus elle échouait, plus son faciès devenait terne. La petite fille devenait invisible aux yeux du monde, loin de son rêve qui peu à peu s'éteignait. Attraper cette lune, c'était l'accomplissement de sa vie, et de celles de ses ancêtres. Tous étaient convaincus qu'un jour ils auraient la lune au creu de leurs mains. Et tous étaient devenus ternes et mornes. Mais la petite fille était intelligente et réfléchie, et quand elle comprit que la lune ne se laisserait pas amadouer par un simple hameçon, elle la laissa venir à elle, petit à petit, un peu plus chaque nuit. Jusqu'au jour où le monde bascula, où la vie se déchira. Le peuple s'affolait, priait, s'enfermait, prenant peur de chaque tremblement provenant du sol, de chaque morceau de caillou brûlant qui descendait du ciel. La petite fille, elle, attendait la lune. Elle était sereine, d'un calme étourdissant. La lune vint se loger au creu de ses bras et la petite fille disparu serein, plus brillante que jamais.